Le Syndrome du papillon

Auteur prolifique, Maxence Fermine publiait en 2016 son tout dernier roman chez l’éditeur Michel Lafon. Le Syndrome du papillon est un récit pour public adolescents/young adult suivant le récit d’Hugo, jeune homme de 17 ans interné en hôpital psychiatrique. L’idée de base m’intriguait, j’ai donc voulu en savoir plus… et j’aurai peut-être dû m’abstenir.

Un roman assez insupportable

Je suis navrée mais je ne vais pas être spécialement tendre avec ce roman qui ne m’a pas vraiment procuré de plaisir. Pour être tout à fait honnête, j’ai lu le premier paragraphe et j’ai failli abandonné directement à cause du style. Je respecte beaucoup l’auteur pour sa plume dans d’autres de ses oeuvres mais ici c’est typiquement tout ce que je n’aime pas. Je m’explique: Maxence Fermine s’est effacé pour laisser parler son personnage, Hugo, 17 ans. Et le soucis c’est qu’il lui a donné des tics d’écriture insupportables comme l’oubli systématique de « ne » dans les négations qui me donnait des boutons à chaque fois, ou encore l’expression « ou quoi » beaucoup trop systématique. « Elle l’appelait pas Howard Gardner mais par son prénom comme si c’était un pote ou quoi. » En plus de ça, c’est parfois juste vulgaire et cela donne un aspect très cliché de l’adolescent. Le soucis, c’est qu’au milieu de tout ça se glissent aussi des expressions complètement incohérentes avec le reste du style, et avec l’âge du narrateur comme « Personne pouvait le souffrir ». J’ai même montré quelques extraits à une ado du même âge qui était déçue de l’image qui était donné de l’adolescence et qui ne comprenait pas les expressions ‘désuètes’ de l’auteur. Donc tout cela donne un auteur qui essaye de se faire passer pour un adolescent mais qui ne trompe personne, et pire, qui verse une pluie de clichés dans un récit qui s’en serait bien passé.

« Mes parents pensent que je suis dépressif, et ils ont peut-être raison, même si je préfère penser que je suis juste rebelle et solitaire, et que j’ai pas encore trouvé ma place dans leur putain d’univers à la con. D’ailleurs, je pense que je la trouverai jamais. Pour la simple raison que c’est un putain d’univers à la con. »

Une histoire anecdotique

Bon, même si le style m’agaçait profondément, si l’histoire avait été exceptionnelle j’aurai pu passer outre. Mais le soucis c’est que je n’ai pas non plus aimé l’histoire. J’adore l’idée de base, le fait de prendre des ados en HP comme personnages principaux, mais c’est très très mal exploité. Tout d’abord, le côté psychologique est assez faux et, en plus de ça, les trois personnages (même si l’un n’est vraiment pas exploité du tout) sont fades, sans relief, sans charisme. Pire, j’ai détesté Hugo, le narrateur. Quel ado agaçant!! Et les clichés ne s’arrêtent pas au style d’écriture mais sont aussi trop nombreux dans le récit lui-même. Je ne sais pas, je suis peut-être trop « vieille » pour ce livre… Ensuite, l'aspect romance ça n’a jamais été mon truc, mais là j’ai trouvé ça fade, plat, sans intérêt. Je regrette un peu de m’être laissée bernée par cette jolie couverture. J’ai malgré tout aimé deux-trois petites choses, notamment la partie errance et rencontres dans les rues de Paris qui, je trouve, avait une autre dimension et un autre intérêt que tout le reste. J’ai aussi apprécié les références à la culture et aux livres qui parsèment le récit créant de petits moments de grâce. Il y a avait là de nombreux petits éléments qui pouvaient faire un bon livre, dommage que l’ensemble reste assez morne. Je pense que vous devez vous faire votre propre avis sur ce livre malgré tout, notamment si vous avez la tranche d’âge visée, car certains avis (certes, minoritaires) sont plus positifs que le mien! A noter que la lecture a été assez fluide, et même si je n’y prenais pas spécialement de plaisir.

« Quand vous savez qu’un bon livre vous attend quelque part, la vie vaut la peine d’être vécue. »

En bref, Le Syndrome du papillon a été une déception pour moi et je vais vite refermer la page de cette critique pour me plonger dans un livre bien meilleur, je l’espère. 

« Hugo Mars, 17 ans, n’est pas un garçon comme les autres. Atteint d’un mal étrange, le syndrome du papillon, il est interné en hôpital psychiatrique.

* Question du jour: aimez-vous quand les adultes écrivent comme des ados? *