Code 93

Publié en 2013 aux éditions Michel Lafon, Code 93 est le premier roman d’Olivier Norek, lieutenant de police dans le 93 et scénariste pour la télévision. Publié en poche en 2014 chez Pocket, il remporte la même année le Prix du public de Saint-Maur en poche. Voilà longtemps que je souhaitais découvrir cet auteur dont je n’entendais que du bien et je remercie ma petite maman de me l’avoir permis avec ce cadeau de Noël…

Du bon polar comme on les aime

Code 93 c’est une histoire digne d’une bonne série policière, de celles qu’on regarde pour passer un moment sympa, entre rebondissements inattendus, enquêteurs charismatiques et respectant les codes du polar classique. Un cadavre qui se réveille à la morgue, un jeu entre le tueur et la police, des meurtres de plus en plus travaillés… voilà qui a de quoi nous tenir en haleine. Certes, ça reste dans la trame classique du polar, ce n’est pas foncièrement original, mais c’est tout bon et ça fait un bien fou de passer un moment de lecture agréable en compagnie d’une enquête sympa. Gros coup de coeur pour l’enquêteur Victor Coste, dont la psychologie, quoiqu’un peu caractéristique là encore des polars, est vraiment intéressante. Je dois avouer qu’au départ je me suis dit « pfiou, encore le flic qui vit seul, qui ne pense que boulot, etc. » mais j’ai été surprise de m’y attacher petit à petit et j’ai envie de creuser un peu plus sa personnalité en lisant ses autres enquêtes. J’ai également apprécié que le département 93 ne soit pas qu’un amas de clichés comme on en a l’habitude (sans pour autant devenir le pays des bisounours). 

« Elle partit dans la cuisine sans attendre de réponse. Elle ne pleurerait pas tant qu’il serait là. La tristesse, ça ne se partage pas. »

Un réalisme intéressant

Le gros plus de ce roman c’est son réalisme. En effet, l’expérience réelle de l’auteur dans le PJ du 93 apporte une grosse crédibilité à ce qui nous est raconté. Les procédures policières ne sont pas farfelues, certaines notes de bas de page apportent un éclairage supplémentaire et je suis ravie d’avoir appris des choses dans le déroulement d’une enquête sans pour autant que ça ne prenne le pas une seule seconde sur le rythme du récit. C’est riche, c’est crédible et quand on sait que certains éléments sont issus d’expériences réelles (comme le réveil en salle d’autopsie) ça donne un tout autre relief à l’histoire! C’est d’autant plus glaçant et on y ressent la véritable expérience du flic. Du coup, l‘écriture m’a paru parfois un peu « clinique » mais n’en est pas pour le moins désagréable et j’ai hâte de lire les autres livres d’Olivier Norek (Territoires et Surtensions) pour me faire une idée de l’évolution de son style.

« Six bureaux séparés par un vestiaire privé, où les vêtements ensanglantés des dernières victimes attendent de sécher pour être placés sous scellés. Le vestiaire étant généralement plein, il n’est pas rare que les flic étendent à leur fenêtre les pulls lacérés ou les jupes déchirées. Longer les couloirs d’une PJ, c’est faire face à ce que l’homme recèle de pire en lui. »

En bref, même si l’histoire en elle-même ne révolutionne pas le genre, on passe un vrai bon super moment de lecture avec ce polar classique et sa touche de réalisme en plus est un bonus non négligeable qui ravira les fans du genre.

« Un cadavre, émasculé, qui rouvre les yeux sur la table d’autopsie. Un portable qui se met à sonner dans le corps d’un jeune toxico, mort de brûlures inexplicables. Malgré quinze ans de terrain en Seine-Saint-Denis, Victor Coste, capitaine de police, se prépare au pire.

Et que penser de ces lettres anonymes qui dessinent une première piste : celle d’un mystérieux dossier, le « Code 93 » ?

Une piste qui, des cercles huppés parisiens aux quartiers déshérités, fera franchir à Coste les limites du périphérique, et de la raison… »

(Photo de couverture édition Pocket: © Klaas Lingbeek-van Kranen)

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