L’appel des grands cors (Chevauche-brumes #3)

Après un double coup de coeur pour les tome 1 et 2 de la série Chevauche-brumes de Thibaud Latil-Nicolas, l’heure de la conclusion a sonné avec la parution du troisième et dernier tome, L’appel des grands cors le 19 mars dernier aux éditions Mnémos. Une fin que j’étais à la fois impatiente de lire et terrifiée d’achever. Et voici ce que j’en ai pensé…

[NB: Je remercie vivement les éditions Mnémos pour ce service presse.]

« Ils en font un peu trop, se moqua Galédon à voix basse.

- C’est bien là, le problème, avec les fanatiques, petit frère. Ils en font toujours trop.»

Coup de coeur absolu

Je pourrai vous faire du teasing, vous vendre la fin de mon article en vous laissant mariner mais je ne peux plus contenir le formidable et imposant coup de coeur que je ressens! Alors si vous êtes pressés par le temps et/ou que vous avez la flemme de lire plus, ne retenez que ça: lisez cette trilogie parce qu’elle est absolument géniale et qu’elle est le fleuron d’une fantasy francophone qui dépote! J’ai donc un triple coup de coeur pour la série, et chaque tome, aussi fou que cela puisse être, a été au-dessus des précédents en termes de qualité et d’intensité. Si j’aime tant cette série c’est parce que son univers est ultra immersif et ses personnages attachants. Malgré leur nombre ahurissant, ils restent tous terriblement bien écrits, dotés d’une épaisseur et d’un réalisme qui nous les rend presque palpables. Impossible de ne pas développer de sentiments pour eux, que ce soit de la haine pure et dure (Ooooh Juxs, que j’ai envie de te faire souffrir) ou un attachement sincère et profond (Quintaine, Emélia, Belon, Danbline, Varago, …). Sentiments qui se sont construits et intensifiés de tome en tome. Et quand l’intrigue se fait aussi intense que dans cette trilogie, forcément, on va trembler pour eux, on va s’enflammer de rage, on va jubiler, on va rire et, aussi, on va pleurer (beaucoup!), et parfois même on a envie de rentrer dans l’histoire pour aller fracasser quelques tronches. J’ai vécu un de mes plus longs sanglots de lectrice durant ma lecture, avant de me fendre la poire puis d’exalter. Un ascenseur émotionnel d’une intensité rare qui prouve la qualité immersive du roman et sa force.

« Les arquebuses craquèrent, leur chant rauque se cogna sur les parois avant de s’envoler vers les roches lointaines. Elles déposèrent leur fumée molle au pied des combattants mais échouèrent à recouvrir le tas de corps noirâtres qui s’y accumulait déjà: des fauves élancés, d’autres trapus comme des ours, des silhouettes de fantassins aux armes d’obsidienne. C’était la folie qui s’en prenait à la discipline.»

Épique à souhaits

Je le soulignais déjà dans ma critique du tome 1 mais Thibaud Latil-Nicolas nous prouve ici plus que jamais qu’il a un réel talent pour écrire des batailles épiques et intenses dont les évènements sont non seulement visualisables mais aussi inoubliables. Ce tome est encore une fois composé de nombreux combats marquants et autres scènes à la tension folle qui s’enchaînent au rythme trépidant d’un cheval en plein galop. Certains (nombreux) passages de ce roman sont si forts, si bien écrits et si intenses que ça en devient indécent! Et que dire de la place des femmes dans cette série et, surtout, dans cette conclusion! Quelle hargne, quel charisme! Et que ça fait du bien bordel! J’ai eu beaucoup de mal à stopper de temps en temps ma lecture pour ne pas tout dévorer trop vite et c’était souvent une torture de devoir faire une pause. C’est une formidable série, trois romans terriblement intenses et pourtant toujours humains qui s’achèvent ici sur une conclusion en apothéose entre actions et émotions. Ce sera une de mes meilleures lectures de l’année et un de mes incontournables en fantasy pour longtemps encore! 

En bref, Chevauche-brumes était fabuleux, Les flots sombres était encore plus grandiose et L’appel des grands cors est parfait. Thibaud Latil-Nicolas achève sa trilogie de façon magistrale avec une intrigue épique et intense portée par des personnages inoubliables et attachants qu’on a du mal à quitter. C’est un coup de coeur immense pour ce roman qui m’aura fait passer du rire aux sanglots, de la rage à la jubilation et m’aura laissé à la fois conquise et triste à l’idée d’en tourner la dernière page.

« Le Bleu-Royaume n’a jamais été aussi menacé. Pourtant, face à l’ennemi qui les met en péril, les grands seigneurs sont incapables de lui opposer un front uni. Dispersés dans des entreprises contraires, les royaumes des hommes tentent de nouer des alliances fragiles tandis qu’ailleurs, des hordes de créatures d’encre déferlent sur les contrées, ravageant villes et villages. Le chaos s’empare du pays et le culte d’Enoch, loin de rassembler les peuples, les dresse les uns contre les autres. Seuls les Chevauche-brumes seraient capables d’opposer une résistance efficace contre le chaos qui s’empare du pays. Mais leurs forces suffiront-elles ? »

(Illustration de couverture: © Qistina Khalidah - design © Atelier Octobre Rouge)

[Diversité: ps handicapé.e phyisique]

Alcool, Araignées, Meurtre, Mort, Scarification, Torture

[Lecture n°31/72 (pour l'échelon 5 Fusion dans l’utopique) pour le Challenge de L'Imaginaire édition 9 de Ma lecturothèque]

* Lecture pour le challenge ABC de l’Imaginaire 2021 de Mariejuliet : lettre L *