Les Artilleuses. Tome 1, Le vol de la Sigillaire

En mars, les éditions Drakoo publiait le premier tome de la trilogie BD Les Artilleuses intitulé Le vol de la Sigillaire. Écrite par Pierre Pevel, illustrée par Étienne Willem et mise en couleurs par Tanja Cinna (Wenisch), cette bande-dessinée propose une histoire originale dans l’univers du Paris des merveilles de Pierre Pevel. Et voici ce que j’en ai pensé…

Une idée intéressante, mais un résultat maigre

Pour celleux qui ont lu les romans du Paris des merveilles, il est évident qu’une BD se déroulant dans cet univers est très tentante. Car ce Paris steampunk mêlé de magie et de créatures imaginaires est visuellement plus qu’intéressant. Et si Étienne Willem a plutôt réussi à bien mettre en avant le monde des romans de Pierre Pevel par des illustrations élégantes, la densité de cet univers reste malheureusement difficile à adapter sous ce format. Il nous manque en effet beaucoup de repères pour saisir l’imaginaire auquel on nous donne accès si les romans sont pour nous inconnus. On saute un peu du coq à l’âne, en voulant nous présenter de nombreux éléments mais sans nous laisser le temps de saisir quoique ce soit, se contentant de multiplier les scènes d’introduction sans jamais aller au-delà. On ressort de ce premier volume avec beaucoup de frustration. Rien ne nous est vraiment expliqué, même les personnages principales sont trop rapidement situées et surtout, on a le sentiment de n’avoir lu qu’un prologue alors qu’il s’agit du premier tiers de la série. Tout va trop vite et reste pourtant terriblement introductif, ne nous laissant que bien peu de matière à nous mettre sous la dent…

Des personnages et un visuel intéressant

Essayons cependant de voir le côté positif. J’ai apprécié l’esthétique visuelle de ce premier tome et  notamment les personnages. Les artilleuses sont, il faut le dire, plutôt intéressantes visuellement, leurs personnalités s’identifiant en un coup d’oeil et donnant même des envies de cosplay (j’ai un faible pour Miss Winchester). J’aime beaucoup le coup de crayon d’Étienne Willem et j’ai apprécié le travail plutôt fin de la mise en couleurs de Tanja Cinna qui ne tombe jamais dans l’erreur du trop criard ou du sépia dont bénéficie souvent à tort le genre. Malheureusement, un joli visuel ne sauve pas tout et ne permet pas d’épaissir une histoire pour le moment très faible. Je pense qu’il faudra attendre que les trois tomes soient sortis pour vraiment juger l’ensemble. En attendant, je vous déconseille plutôt cette lecture qui, n’étant que très introductive, vous laissera surement sur votre faim.

En bref, je n’ai pas été convaincue par ce premier tome des Artilleuses. Bien que je suis visuellement conquise, l’intrigue manque pour moi d’épaisseur et se contente d’être un prologue maladroit qui n’exploite pas assez le formidable univers dans lequel l’histoire se déroule.

« Nous sommes en 1911, dans le Paris des Merveilles – un Paris qui n’est ni tout à fait le nôtre, ni tout à fait un autre. C’est en effet le Paris bien connu d’Arsène Lupin, de Fantomas et des Brigades du Tigre… mais où vivraient des fées, des enchanteurs, des gnomes et même quelques dragons – ce qui n’est pas sans conséquences. Entre autres merveilles, la Tour Eiffel est en bois blanc, les Champs Élysées sont bordés d’arbres dont les feuilles rendent de la lumière dès la nuit tombée, et une ligne de métro mène directement à Ambremer, capitale du Monde Féérique.

C’est dans ce décor que les Artilleuses font un retour fracassant en se livrant à l’une de leurs activités favorites : l’attaque de banque à main armée. Aventurières et hors-la-loi, elles sont trois : Lady Remington, Miss Winchester et Mam’zelle Gatling. N’hésitant jamais à faire parler la poudre, elles sont connues de toutes les polices d’Europe. Ce coup, cependant, pourrait bien être leur dernier. Car le vol d’une mystérieuse relique – la Sigillaire – leur vaut d’être pourchassées non seulement par les Brigades du Tigre, mais également par les redoutables services secrets du Kaiser…»

(Illustration de couverture: © Étienne Willem, Tanja Cinna (Wenisch))

> Lire un extrait < (© Drakoo)

[Lecture n°48/60 (pour l'échelon 4) pour le Challenge de Littérature de l'Imaginaire édition 8 de Ma lecturothèque]