Il court, il court, le furet… (série Helen Grace #2)

Sorti quelques mois seulement après Am Stram Gram en 2014 chez Barnes & Noble et Penguin Books puis en 2016 en France dans la collection Les Escales noires, ce deuxième volume de la série Helen Grace, intitulé Il court, il court, le furet… était fort attendu après le succès du premier roman de l’auteur. Egale-t-il la qualité de son prédécesseur?

Un ton en dessous de son prédécesseur, mais un bon polar tout de même. Comme Am Stram Gram m’avait électrisé l’an dernier, farfouillant dans la psychologie humaine avec brio, j’attendais beaucoup de la suite des aventures d’Helen Grace, commandant de police atypique. Mais peut-être en attendais-je un peu trop? Avant d’entrer dans les détails, je tiens à préciser que si vous souhaitez lire ce roman, je ne peux que vous conseiller de lire d’abord Am Stram Gram, car trop d’éléments vous seraient manquants pour profiter de ce second tome sans connaître l’aventure préalable des différents personnages cités ici. D’autant que dans ce roman policier, la nouvelle enquête est traitée avec autant d’importance que les conséquences du livre précédent sur la vie des personnages. Aussi, vous passerez à côté de la moitié de son contenu. 

« Tenant son couteau en l’air, elle s’accroupit, puis se balança sur ses talons. Elle lui fit alors un petit sourire en coin.

- Puisque tu as payé pour une heure entière, autant en profiter pour s’amuser un peu, tu ne crois pas?

Et le massacre commença… »

Pourquoi ce second volume des aventures d’Helen Grace m’a-t-il légèrement déçu? L’enquête, ici traitée, est beaucoup moins haletante que celle de Marianne. Certes, les rebondissements sont bien présents mais je n’ai pas ressenti la même tension que dans Am Stram Gram. Les détails sordides sont vite passés sous silence, le tout semble plus « aseptisé ». Il court, il court, le furet est un très bon roman policier, bien sympathique à lire, mais il n’a rien d’exceptionnel qui le fera sortir du lot. C’est du déjà-lu. Et c’est vraiment dommage quand on sait qu’Am Stram Gram cassait des codes et se jouait si bien de la tension psychologique qu’il provoquait. J’ai malgré tout apprécié le fait qu’encore une fois, la limite entre le bien et le mal soit si floue. Le lecteur est amené à se forger sa propre opinion dans une enquête où nous ne savons plus très bien ce qui légitime de ce qui est monstrueux.

« Pendant des siècles les filles de joie avaient subi en silence la violence des hommes, fallait-il donc s’offusquer qu’aujourd’hui les rôles soient inversés? 

Nous retrouvons, ici, avec un plaisir non dissimulé pour ma part, Helen Grace, personnage charismatique qui m’évoque un peu la chef divisionnaire de la série The Fall. Il est intéressant d’avoir voulu traité de l’après Am Stram Gram avec autant d’intérêt pour les différents personnages (même si, de fait, cela empêchera certainement des lecteurs prenant « le train en marche » de plonger complètement dans ce volume), et j’ai réellement apprécié que leur psychologie soit respectée dans ce second volume, rendant leurs réactions cohérentes. L’écriture est toujours aussi « brève ». Des phrases courtes, directes, sans mises en forme particulière qui donne au roman un rythme trépidant, renforcé par des chapitres extrêmement courts de 2/3 pages en général. Du coup, ça se lit bien, très bien même, un peu comme nous pouvons rester addict à une série policière bien écrite. Et même si ce n’est pas la meilleure des « saisons », ça reste un moment fort agréable à passer. C’est bien ficelé, c’est sans temps de pause et ça a le mérite de nous embarquer vraiment. 

En bref, Il court, il court le furet est un bon petit policier/thriller qui fait passer un moment sympathique mais il n’égale pas l’envoûtant et sordide Am Stram Gram qui reste un grand coup de coeur. J’ai malgré tout hâte que les trois autres romans de M.J Arlidge soient traduits à leur tour pour continuer à suivre Helen Grace et me faire un avis définitif sur cet auteur.

« Southampton, quartier rouge. Le corps d'un homme est découvert. Atrocement mutilé, le coeur arraché. Peu de temps après, un colis est déposé au domicile de la victime. Sur un écrin de journaux, repose... son coeur. Bientôt, un autre corps est retrouvé. Même mise en scène macabre. La peur s'empare de la ville.

Pain bénit pour les tabloïds, le tueur en série est bientôt comparé à Jack l'Éventreur. Pourtant, ce ne sont pas les prostituées qui sont visées mais leurs clients. Les victimes, des hommes en apparence bien sous tout rapport, fréquentaient tous en secret les bas-fonds de la ville.

Le commandant Helen Grace est chargée de l'enquête. Le tueur est déchaîné. À elle de l'arrêter avant qu'il ne frappe à nouveau. »