Des noeuds d’acier

Paru en 2013 chez les éditions Denoël, puis en poche en collection Le Livre de poche thriller dès 2014, le roman Des noeuds d’acier de Sandrine Collette a reçu le grand prix de littérature policière en 2013. C’est suite à la critique très enthousiaste de Lucille sur le blog L’oeil de Luciole que j’ai eu envie de le lire, et c’est maintenant chose faîte! Voici mon avis…

« Je serai un demi-être qui se tient debout quinze heures par jour au travail, et qui se moque de s’écrouler avant ou après. Il n’y aura plus de fierté, plus rien. Juste le sentiment extrême de vivre, de tenir. De continuer.»

Noir c’est noir

C’était mon premier livre de Sandrine Collette et même si j’avais été prévenu, je suis forcée de constater que, chez elle, l’espoir est un mot à bannir. Des Noeuds d’acier est un de ces thrillers qui ne vous laissent aucun échappatoire, c’est malsain, c’est froid, c’est noir. Et lorsque l’espoir nous donne l’illusion de revenir, c’est pour mieux nous anéantir un peu plus. L’autrice nous plonge dans une situation de séquestration étouffante, poisseuse d’horreur, qui tourne parfois un peu trop vers la surenchère à mon goût, ou qui parfois n’en dit pas assez, mais qui nous glace le sang. Et lorsque le récit nous propose des teasing de ce qui va arriver, c’est pour mieux nous préparer à une situation toujours pire, et pour autant, on est jamais prêts. Et pourtant, par moments, l’écriture prend une tournure tout à fait poétique, presque magique, comme un instant suspendu loin au-dessus de l’horreur. Mais toujours, c’est le noir qui l’emporte.

« Je danse pour qu’il reste un peu de vie et que tout ne disparaisse pas. Pour qu’il reste de la poésie et du rêve. Si j’arrête, peut-être que tout sera englouti. On ne sait pas. Alors je danse, sans étoiles et sans lune dans ce ciel d’après-midi blessé.»

Un bon thriller mais…

Alors que j’espérais un coup de coeur avec ce titre, il n’est malheureusement pas venu. Et pourtant, ce n’est pas faute d’avoir apprécié la lecture mais quelques éléments m’ont trop gêné pour que ça aille au-delà. Premièrement, la construction narrative justifiée par la transmission des écrits de Théo… Vue la situation et vue la forme de ces écrits, j’ai découvert la situation finale dès le début, et, quand bien même, je ne trouve pas la narration logique sous ce format. Mais mon plus gros soucis ça a été de ne pas m’attacher du tout aux personnages, pas la moindre once de pitié. Du coup, je ne me suis pas impliquée émotionnellement dans le récit et ça ne m’a pas paru aussi addictif que pour la plupart des lecteurs. J’ai même trouvé ça parfois un peu long et redondant pour être honnête, et surtout très froid. Ce roman reste donc une lecture mitigée.

En bref, Des noeuds d’acier est un thriller bien noir, et glauque comme je les aime. Malheureusement, un manque d’attachement pour les personnages et une construction narrative un peu étrange ont légèrement diminué mon enthousiasme initial. Je relirai cependant d’autres livres de l’autrice car j’ai bien aimé l’ambiance de ce titre.

« Avril 2001. Dans la cave d'une ferme miteuse, au creux d'une vallée isolée couverte d'une forêt dense, un homme est enchaîné. Théo, quarante ans, a été capturé par deux frères, deux vieillards qui ont fait de lui leur esclave. Comment a-t-il basculé dans cet univers au bord de la démence ? Il n'a pourtant rien d'une proie facile : athlétique et brutal, Théo sortait de prison quand ces vieux fous l'ont piégé au fond des bois. Les ennuis, il en a vu d'autres. Alors, allongé contre les pierres suintantes de la cave, battu, privé d'eau et de nourriture, il refuse de croire à ce cauchemar. Il a résisté à la prison, il se jure d'échapper à ses geôliers.»

(Couverture: © Tilby Vattard / Plainpicture - Studio LGF)

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