Le Garçon et la bête

Dernière production en date du tout jeune studio Chizu (Les enfants loups), Le Garçon et la bête est sorti au Japon en juillet 2015 et en Europe en 2016. Réalisé et scénarisé par Mamoru Hosoda, à qui l’on doit notamment La Traversée du temps, Summer Wars ou encore Les enfants loups, il a reçu un accueil plutôt positif de la critique.

Un récit initiatique plein d’amour

Le Garçon et la bête ou Bakemono No Ko (L’enfant de la bête en traduction "littérale") est un long-métrage d’animation qui retrace l’histoire d’un jeune garçon, humain, qui lors d’une fuite de sa propre existence atterri dans l’univers de Jutengai, habité de Bêtes où il devient disciple de Kumatetsu, un ours, au sens propre comme au figuré. Il grandira alors auprès de lui, apprenant à devenir fort et lui apprendra, en retour, beaucoup aussi. C’est une histoire agréable, qui donne constamment le sourire via les échanges mouvementés des deux personnages plus similaires qu’en apparence et dont la manière de communiquer est plutôt volcanique. Véritable récit initiatique, cet anime fait grandir ses personnages dans tous les sens du terme. C’est une histoire d’apprentissage, celui de la vie, celui des émotions, celui de l’ouverture à l’autre et enfin, celui de l’absence et du deuil. J’ai apprécié les quelques messages glissés dans l’histoire, notamment celui du courage qu’il faut pour affronter les épreuves de l’existence, le fait de toujours regarder le positif pour ne pas se laisser dévorer par les ténèbres, mais surtout l’importance de la famille, celle originelle et celles qui se créent autour de nous au fur et à mesure de notre vie. Plein d’amour, ce long-métrage est touchant à de multiples reprises et saura ravir les amoureux du genre. Je regrette cependant que l’histoire parte légèrement dans plusieurs directions très différentes et nous perd un peu dans les différents thèmes abordés. Pour être honnête, à un moment on se demande où le réalisateur veut en venir. Mais c’est profondément tendre et l’histoire est très agréable à visionner malgré ces quelques doutes.

Un visuel très agréable

Sur un visuel très épuré, l’histoire a un air profondément actuel et ne fait pas dans une surenchère de détails qui polluerait l’image. Bien que n’étant pas, pour moi, un réel coup de cœur esthétique, préférant des lignes plus abstraites ou plus brutes, nous faisant oublier l’ordinateur, je ne peux décemment pas dire que ce film n’est pas très joli. J’ai particulièrement aimé les animations des visages des personnages, notamment du jeune Kyuta dont les bouilles sont hyper expressives! Les sentiments des personnages sont alors parfois un peu exacerbés dans leur faciès et leur attitude mais aussi, du coup, particulièrement lisibles. J’ai également adoré le final, dont je ne dévoile rien ici, qui met en scène une créature dont la réalisation est juste magnifique! Quant aux paysages, l’opposition du Tokyo sombre et très moderne avec Jutengai, très lumineux et très nature est marquante et renforcent le regard sur notre société qu’impose cette société animale.

En bref, Le Garçon et la bête est un beau film d’animation, dont les messages sont parfois complexes à saisir mais qui provoque le sourire et une forte envie de partager plus de choses avec ceux qui, pour nous, sont notre famille.

Synopsis  (©Allociné) :

« Shibuya, le monde des humains, et Jutengai, le monde des Bêtes... C'est l'histoire d'un garçon solitaire et d'une Bête seule, qui vivent chacun dans deux mondes séparés. Un jour, le garçon se perd dans le monde des Bêtes où il devient le disciple de la Bête Kumatetsu qui lui donne le nom de Kyuta. Cette rencontre fortuite est le début d'une aventure qui dépasse l'imaginaire... »

Bande-annonce: