Le Conte de la Princesse Kaguya

Inspiré de la plus ancienne histoire japonaise, aussi connue comme « Le Conte du coupeur de bambou », le dernier né des studios Ghibli est sorti en novembre 2013 au Japon et cet été au cinéma en Europe. Ce conte populaire récompensé de nombreux prix est signé Isao Takahata (Pompoko, Le Tombeau des lucioles, Nausicäa la vallée du vent...).

Beau. Voilà bien le mot qui ressort à l'issue de la projection du nouveau bijou de chez Ghibli. Beau au sens le plus fort du terme, tant dans l'aspect esthétique que dans l'histoire qu'il nous offre. Car oui, ce long-métrage est plus qu'un dessin animé, c'est un véritable conte. Et le choix de l'animation au sens propre de dessins au fusain et à l'aquarelle nous donne l'impression d'avoir ouvert un sublime livre pour enfants dont les illustrations se meuvent soudain sous nos yeux. Plus qu'un simple aspect esthétique, aussi original et élégant soit-il, ces traits sont une véritable part de l'histoire, un personnage qui nous retranscrit des émotions. Les traits sont tantôt doux et apaisants, tantôt sombres, durs et cruels. Ils soulignent la magie, la joie comme le désespoir et la rage de l'existence singulière de Kaguya, ils sont le prolongement des sentiments de celle-ci. Et lors d'une scène épique et époustouflante où la princesse s'enfuit pleine de colère et de frustration, les contours se noircissent, deviennent abstraits et participent à sa fuite; alors, nous, spectateurs, nous en avons le souffle coupé!

C'est un véritable trésor pour les yeux, mais aussi pour l'âme. L'histoire est apaisante et poétique autant qu'elle est triste et acérée... tout comme la vie. Puisque c'est là la force de ce film d'animation. Bien que nourri d'aspects fantastiques, il relate ce qu'est la vie, ses beautés comme ses douleurs et il pose une question qui nous taraude tous : « qu'est-ce que le bonheur ? ». Il illustre un Japon traditionnel captivant et aborde des thématiques classiques chez Ghibli, comme l'admiration de la nature, les relations humaines, … Enfin, le conte nous laisse ému aux larmes devant tant de pureté et nous enveloppe jusque dans les magnifiques notes du générique de fin dans un écrin de douceur.

Certes, chez Ghibli il y a Hayao Miyazaki mais il ne faut pas oublier Isao Takahata, co-fondateur des studios qui nous prouve encore sa capacité à réaliser (et scénariser) un film d'animation très touchant après Le Tombeau des lucioles. Il a su cette fois allié à cela l'originalité de l'animation de Nos voisins les Yamada auquel il manquait l'émotion. Joli final pour ce réalisateur et scénariste de talent qui signe sa révérence avec une élégance sans égal.

En bref, vous l'aurez compris, Le Conte de la princesse Kaguya fait versé des larmes autant qu'il donne le sourire. En tout cas il fait rêver. Les studios Ghibli ont encore réussi une pure merveille. Que ce soit pour l'histoire, le dessin et la technique d'animation ou juste pour la curiosité, courrez-y, regardez-le et surtout laissez-vous transporter dans la magie enfantine mais sans âge de ce conte populaire. Moi je n'attends qu'une seule chose : le revoir à nouveau !

Bande-annonce:

"Adapté d’un conte populaire japonais "Le couper de bambou", un des textes fondateurs de la littérature japonaise, Kaguya, "la princesse lumineuse", est découverte dans la tige d'un bambou par des paysans. Elle devient très vite une magnifique jeune femme que les plus grands princes convoitent : ceux-ci vont devoir relever d’impossibles défis dans l’espoir d’obtenir sa main."