Play

Premier (et pour l’instant seul) roman de l’auteur Franck Parisot, Play a été publié aux éditions Albin Michel en 2014. C’est pour ma part dans l’édition France Loisirs que je l’ai lu et sachez, enfin, qu’il a été publié en Livre de poche en 2016. Play est un thriller de 677 pages dont le résumé m’attirait énormément, et voici ce que j’en ai pensé…

Un thriller à 100 à l’heure

J’avais quelques réticences à commencer cette brique malgré les excellents retours que j’en avais eu, peur de me lasser surtout, ou que l’intrigue ne me captive pas assez pour tenir sur 677 pages. Mais Play commence sur les chapeaux de roues et ne baisse jamais son rythme jusqu’à sa conclusion. On y suit, par alternance, plusieurs protagonistes, dans des chapitres assez courts et jouant sur des effets de suspens permanents, nous poussant à poursuivre la lecture à un rythme tout aussi dingue que celui de l’intrigue. Play c’est en plus une enquête avec un tueur hyper malin qui balade les enquêteurs et c’est avec un plaisir sincère que le lecteur se fait à son tour baladé par l’auteur. Il y a un réel jeu malsain qui s’installe, avec des énigmes comme je les aime (même si les enquêteurs ne sont pas toujours très malins), un jeu qui joue sur les apparences et nous trompe sans cesse pour nous mener au dénouement surprenant. Si j’ai légèrement regretté les explications finales ou l’issue un peu brève, j’ai adoré le livre dans son ensemble. Hyper haletant et affreusement malsain, vous aurez du mal à décrocher de votre exemplaire, croyez-moi. C’était comme dévorer une saison entière d’une série télévisée thriller avec une intrigue bien ficelée, qui ne s’essouffle pas un seul instant, et surtout avec beaucoup d’interrogations quand à l’issue de cette affaire. Pour un premier roman, Franck Parisot a fait très fort, ne nous laissant aucun répit.

« Il resta dans l’attente d’une nouvelle douleur. Ou de la mort. Rester dans le noir était pire que de voir ce malade lui tourner autour. Le danger était partout, et lui… Lui n’était nulle part. Les ténèbres le digéraient déjà, comme une introduction à la mort. »

Attention, sol ensanglanté et résidus corporels en tout genre

Si Play est indéniablement captivant, il est aussi hyper malsain et très très ensanglanté. Si vous n’êtes pas du tout amateur de boyaux, effusions d’hémoglobines et tortures en tout genre passez votre chemin parce que Franck Parisot ne lésine pas dans les scènes glauques. Et puis l’avantage c’est qu’il y en a pour tous les goûts avec des victimes toutes très différentes et des tortures variées. J’ai vraiment eu des crispations et des sensations de dégoût profondes à certains moments du livre. Mais si ça ne vous déplaît pas, ou mieux, que comme moi vous êtes assez malsains pour « aimer » lire ce genre de truc alors là vous êtes servi car Franck Parisot à certainement un esprit un peu malade. Après, ce côté trash n’est pas juste là pour écrire du sanglant pour du sanglant, il a un réel intérêt dans l’intrigue et chaque détail sert à la construction du récit et surtout au personnage du tueur. Côtés personnages d’ailleurs, si j’ai apprécié chaque personnalité et aimer leur complémentarité, je regrette que leur psychologie n’est pas été plus creusée que cela. On les survole, on apprend certaines choses de leur histoire personnelle mais pas suffisamment à mon goût pour une réelle implication émotionnelle à leur égard. Malgré tout, on les suit avec une curiosité morbide et une impatience angoissée tout au long de leur enquête, ne sachant pas qui sera épargné ou non par ce tueur fou et imprévisible. 

« Pour lui, beaucoup trop se nourrissaient de la misère humaine dans une société de consommation surmédicalisée qui se repaissait des malheurs du monde, une civilisation qui ne se sentait exister qu’à travers les horreurs vécues par les autres. Juste de quoi continuer à supporter son enfer personnel. »

En bref, Play est un thriller trépidant, malsain, haletant, trash et captivant. C’est typiquement le genre de roman qu’on a du mal à reposer tant l’intrigue est folle et le rythme soutenu. Du coup, je n’ai plus qu’une chose à dire: Franck Parisot, à quand le prochain?

« Il vous voit sans que vous ne le voyiez.

 Pour tuer, torturer, mettre en scène vos derniers instants avant de les poster sur le Net, sa caméra est sa meilleure arme. Il lui suffit d’appuyer sur PLAY pour livrer le pire aux appétits voyeurs d’une civilisation qui ne vit que par procuration.»

(Couverture : © Philippe Sohiez)

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