Ninn. Tome 1: La ligne noire

La série de bande dessinée jeunesse Ninn, signée côté histoire par Jean-Michel Darlot et coté dessin par Johan Pilet, est éditée chez Kennes éditions. Cette histoire (à priori en 4/5 tomes) débute par La ligne noire, premier opus qui a été très encensé par la critique et a reçu quelques prix de librairies. Voici mon avis sur ce tome paru en septembre 2015…

Une BD sombre et lumineuse

Les auteurs nous invitent à suivre la petite Ninn, jeune fille pleine de dynamisme, curieuse et vive d’esprit, et qui est passionnée par le métro parisien (oui, oui, ça arrive et ça étonne beaucoup ses amis aussi!) où elle aurait été trouvé abandonnée bébé. A cette base pleine de questionnements et de mystères, s’ajoute une sombre menace qui sommeille et des papillons invisibles pour le commun des mortels. Il s’agit donc d’une BD fantastique, mêlant l’onirique au cauchemar, la beauté poétique aux ombres plutôt effrayantes. Oscillant entre noirceur et lumière, doutes et joie de vivre, le récit et le dessin nous plonge dans un univers qui nous intrigue et nous envoûte réellement au point qu’on la dévore sans s’en rendre compte et qu’on attend impatiemment de lire la suite (Les grands lointains, paru en septembre 2016). A relever tout de même un léger problème de rythme sur ce début, qui reste, selon moi, trop introductif. On a envie d’en savoir plus, et ce, très vite. 

Un dessin somptueux 

J’ai éprouvé un réel coup de coeur sur l’esthétique de cette série. Johan Pilet a un style d’une grande douceur. Sur la plupart des planches, les traits sont parfois vaporeux, les couleurs plutôt pastels et agréables. Lors des planches plus angoissantes où le trait se fait plus marqué, la noirceur omniprésente, s’heurte a des onomatopées acérées qui renforce l’ambiance sombre. Pour ces scènes-ci, la BD n’est pas forcément à procuré aux tous jeunes enfants un peu impressionnables (je le conseille de préférence au dessus de 10 ans). On en prend plein la vue! Les planches de dessin sur la page entière sont littéralement majestueuses. Grâce à cet esthétisme, on oublie aisément les quelques manques de rythme et on ressort de cette lecture complètement satisfait et impatient de continuer les aventures de la petite Ninn. Car c’est une oeuvre réellement belle et poétique (pour ceux qui ont lu, j’adore cette théorie des papillons) qui m’a laissé rêveuse et qui me ferait presque percevoir le métro parisien sous un autre oeil (c’est dire!). 

En bref, c’est fantastique dans tous les sens du terme, c’est magnifique visuellement, c’est très intrigant scénariquement et on ne veut qu’une chose: lire la suite. Une magnifique découverte en BD jeunesse qui mérite son succès. 

« Ninn fut découverte tout bébé dans le métro parisien par deux ouvriers effectuant des réparations sur les voies. Aujourd'hui, Ninn a onze ans et le métro est son univers. Elle en connaît le moindre recoin et s'y sent comme chez elle. Mais en dépit de sa joie de vivre, Ninn se pose mille questions. D'où vient-elle ? Quels sont ces souvenirs lointains et incompréhensibles qui hantent ses souvenirs, elle qui n'a jamais mis le pied hors de Paris ? Pourquoi voit-elle, depuis peu, des essaims de papillons parcourir les galeries, invisibles aux yeux de tous sauf aux siens ? Toutes ces questions la taraudent, d'autant qu'une sourde menace la traque sans répit… »