Maudite !

Publié en 2018 aux éditions Hugo Thriller, Maudite! est un roman de Denis Zott dont j’ai entendu beaucoup de bien. C’est via la critique très enthousiaste de Maks du blog Un bouquin sinon rien que j’ai eu envie de me le procurer et voici ce que j’en ai pensé…

« L’impression de ne jamais rien maîtriser dans sa vie, Luce. Balancée dans un torrent de boue qui n’en finit plus de la charrier. »

Noir c’est noir

Dès les premières lignes, l’ambiance oppressante et malsaine de Maudite! vous prend à la gorge et ne vous lâchera plus pendant toute la durée de la lecture et même une fois celle-ci achevée. Denis Zott nous offre ici un roman noir qui baigne dans une immoralité et une violence totales qui malmènent le lecteur. Ne cherchez pas ici une once de lumière ou d’espoir, tout est pervers dans cette histoire, et l’auteur l’assume complètement. Si j’admire cette ambiance volontairement pernicieuse, je dois tout de même vous avouer que cette absence totale de moralité m’a mise mal, et que les violences faîtes aux femmes (très présentes) dans l’histoire m’ont vite donné une sensation d’étouffement (et de colère). Ce n’est donc pas un roman à mettre entre toutes les mains, ni à lire à n’importe quel moment. L’auteur a réussit à maintenir son ambiance tendue tout au long du roman, y compris dans les moments plus « calmes », nous accrochant aux pages sans peine, malgré notre malaise. On se sent finalement piégés dans les pages de ce livre, un peu comme les personnages pris au coeur d’évènements sordides que plus personne ne semble maîtriser. 

« Barre-toi!

J’ai plus la force. Je laisse tomber mon menton sur le sol. Mes avenirs sont morts. Mes rêves avec eux. Et moi aussi, je vais mourir. »

Pas de répit

Denis Zott nous offre une intrigue très dynamique qui mêle trafic de drogues, guerre entre gang, histoires familiales, corruption, houliganisme et même vengeance dans un maelström ininterrompu d’actions et de rebondissements qui s’enchaînent à un rythme fou. Les chapitres courts et l’alternance de points de vue contribuent encore un peu au côté page turner du roman qui se dévore avec un sentiment d’urgence permanent. Cependant, certaines révélations ne sont pas très surprenantes et d’autres, perdues dans ce déluge, perdent complètement leur effet. J’ai également regretté de ne m’être attachée à aucun personnage. Tous sont immoraux, beaucoup en deviennent haïssables (Canari en tête qui a le palmarès du bon gros c*****d) et il est impossible de développer une empathie sincère pour ce qui leur arrive, même à Luce qui na certes pas eu de chance mais n’en est pas moins antipathique. Sans attachement, je ne pouvais pas me soucier de leur destin. Seuls l’ambiance très maîtrisée et le rythme fou ont permis de m’accrocher complètement jusqu’au final très haletant. Mais ça ne suffira pas pour provoquer un coup de coeur.

En bref, Maudite! est un roman noir au rythme fou et sans concession dont l’ambiance malsaine vous oppressera mais vous empêchera aussi de reposer l’ouvrage. L’absence totale de moralité, notamment chez les personnages, aura cependant empêché le coup de coeur pour moi.

« Marseille. Le dixième étage de la cité des Mimosas est en flammes. C’est l’appartement de Tony Beretta, petit dealer mais légende parmi les supporters de l’OM.

Une jeune femme, blessée, parvient à s’échapper du brasier. Luce, 16 ans, une gueule d’ange, enceinte jusqu’aux yeux.

Luce n’est pas partie les mains vides : elle a fui avec l’argent et la drogue de Tony.

Et l’argent et la drogue, ça attire du monde. Canari, le flic pourri de la BAC. Les hommes de main de Tony. Ceux du Libyen, d’autant plus redoutables que celui-ci est l’« Ange » que Luce cherche à retrouver. Et même Yasmina, l’infirmière trop belle pour être innocente qui veille sur Luce et sur les jumeaux dont elle a accouché.

Impossible, pour Luce, d’espérer se sortir seule de ce piège qu’est devenue sa ville. Mais à qui faire confiance, et comment survivre et protéger ses bébés, quand sa propre mère, la Vieille, dit d’elle qu’elle est maudite, et que maudits seront ses enfants ?

Pour trouver la lumière, Luce n’aura d’autre choix que de faire face à ses pires cauchemars. »

(Photographie de couverture: © plainpicture / Caven images - graphisme © R. Pépin 2018)