Les flots sombres (Chevauche-brumes #2)

En début d’année je vous transmettais mon enthousiasme concernant le premier roman de Thibaud Latil-Nicolas, Chevauche-brumes, finaliste du Prix Imaginales des Bibliothécaires 2020. Je n’ai pas pu résister à me jeter sur sa suite, Les flots sombres, présentée en avant-première à la Foire du Livre de Bruxelles, et j’ai vraiment bien fait. Car sa sortie chez les éditions Mnémos étaient normalement prévue fin mars et a été repoussée à cause du confinement. Je suis donc un peu navrée de vous parler d’un titre que vous ne pouvez pas encore acheter mais il m’était impossible de résister… 

[NB: Ce roman est présenté par les éditions Mnémos comme un titre suivant Chevauche-brumes mais pouvant être lu à part. Il n’est pas fait mention de « tome 2 » sur l’objet-livre et c’est à mon sens un peu dommage car le lire sans lire le premier ce serait passer à côté de beaucoup d’éléments. Il est pour moi important de le lire après Chevauche-brumes.]

« La mort est ma compagne de toujours.»

Un second roman qui perfectionne le joli résultat du premier

J’avais eu un petit coup de coeur pour Chevauche-brumes qui m’avait transporté de la première à à la dernière page en me faisant vivre 1000 émotions à travers ses batailles épiques à souhaits et ses personnages ultra attachants. Les attentes étaient donc immenses pour Les flots sombres mais je ne m’attendais pas à que le résultat soit au-delà de mes espérances. C’est un grand coup de coeur pour cette suite qui reprend les ingrédients qui me plaisaient tant dans le premier mais apporte en plus un approfondissement de l’univers et de l’intrigue. On retrouve en effet la plume diablement efficace de Thibaud Latil-Nicolas qui a notamment un talent fou pour les scènes de batailles et le rythme palpitant de l’histoire initiée dans le premier. Mais, en plus, on explore ici le Bleu-Royaume à travers des chapitres qui donnent la parole à d’autres personnages dans des lieux différents, épaississant ainsi l’intrigue. Les flots sombres est un roman de fantasy riche et plus équilibré entre manigances et intrigues de cours et scènes épiques et ultra immersives. La tension s’est amplifiée dans ce second volume et les menaces les plus dangereuses ne sont pas forcément du côté des mélampyges issues de la brume. Il est difficile, voire impossible, de lâcher le roman tant on est pris dans son intrigue qui ne nous ménage pas, nous secoue et nous transporte. 

« Nos épées et nos sortilèges ne vaudront rien contre la mesquinerie des courtisans. Ce milieu corrompt et érode les âmes les plus vigoureuses. La bêtise humaine est une chose aussi insondable que les puits noirs.»

Des personnages inoubliables 

On pourrait reprocher que ce second opus reste encore une fois assez « classique » dans le genre mais ce qui fait tout son piment c’est son ambiance si immersive et ses personnages! Dans le premier, c’est un point qui m’avait déjà convaincue pleinement. Malgré la multitude, chacun.e a une épaisseur, une vraie personnalité, un charisme. Et chaucun.e est attachant.e. Les nouveaux venus ne sont pas en peine. J’ai eu un coup de coeur pour Léandrès (ceux qui me connaissent ne seront nullement étonnés) et j’apprécie aussi beaucoup Ophélie. Retrouver une partie des Chevauche-brumes est également un immense plaisir (aaaah Quintaine! Les doryactes! Belon…). Et la part est encore belle pour les personnages féminins, sans que ça ne paraisse forcé mais au contraire tellement naturel. C’est un véritable vent de fraîcheur en fantasy! On ressent évidemment une foule d’émotions aux côtés de ces personnages inoubliables. On rit, on tremble, on exulte, on est touché, on pleure… Bref, on vit notre lecture à 100%, en totale immersion et dans le contexte actuel du confinement ce n’est pas qu’une petite réussite! Et les messages portés par l’intrigue, notamment sur le devoir, le courage, les inégalités sociales ou encore le respect de la vie animale sont un plus non négligeable qui achève de me procurer un beau coup de coeur. Il y a tout de même un bémol: quand on le finit, on crève d’envie d’avoir la suite, et vite… et ça va être atroce d’attendre! Alors si vous n’avez pas eu la chance de vous procurer ce titre avant qu’il ne soit repoussé, dites-vous que vous aurez ainsi moins à attendre entre la fin de celui-ci et le prochain en cours d’écriture. 

« Deux instincts luttaient en lui: celui chargé de sa survie et celui qui lui soufflait que toute cette histoire n’allait être qu’un formidable gâchis. Ne pas tuer la bête c’était se condamner à mort. L’assassiner, c’était sacrifier un habitant des profondeurs dont la magnificence n’avait d’égale que la puissance sauvage. Et tout ça pourquoi? Pour que le commerce reprenne? Pour que les matelots de Biscale qui l’auront tué meurent de cirrhose avec cinq ans d’avance? Rien de tout cela n’avait de sens. »

En bref, si vous avez aimé Chevauche-brumes, vous allez adorer Les flots sombres. Car s’il est tout aussi bon sur pas mal d’aspects, il est aussi plus équilibré, plus intense et plus riche. Un vrai régal!

« Le Bleu-Royaume est en danger. Des hordes de créatures maléfiques, libérées d’un sortilège qui les retenait captives, ravagent ses campagnes et terrorisent les hameaux. Les soldats issus de la neuvième compagnie des légions du Roy, les Chevauche- Brumes, se sont juré de les combattre jusqu’à leur dernier souffle.

Les réfugiés arrivent par centaines dans la capitale et exacerbent les rivalités entre le régent et le culte d’Enoch. Dans les contrées méridionales, un monstre marin d’origine inconnue fait des ravages parmi les navires, mettant en péril le lien vital qui unit les îles Jumelles au continent. Les Chevauche- Brumes sauront-ils affronter tous ces périls ?»

(Illustration de couverture: © Qistina Khalidah - graphisme © Atelier Octobre rouge)

Tome 1 - Chevauche-brumes

[Lecture n°21/60 (pour l'échelon 4) pour le Challenge de Littérature de l'Imaginaire édition 8 de Ma lecturothèque]