Les fenêtres de bronze

Premier roman de l’auteur belge Pascal Malosse, après la publication de contes et nouvelles, Les fenêtres de bronze est paru en novembre aux éditions Malpertuis dans leur collection Brouillards. Mystérieux et promettant un personnage qui pourrait appartenir à un Tim Burton, son résumé m’a intrigué. Et voici donc ce que j’en ai pensé…

[NB: Je remercie l’auteur pour m’avoir contacté et proposé de découvrir son ouvrage en service presse, ainsi que la maison d’édition pour leur confiance.]

« Le monde dont j’avais rêvé jour et nuit s’avérait froid et repoussant. Il me rejetait comme un corps étranger. »

Une tension maîtrisée

L’intrigue de ce roman se découpe en différentes parties. Et si la première partie m’a malheureusement semblé un peu maladroite, une fois passée, j’ai été ensuite pleinement embarquée dans l’histoire et dans la découverte captivante de la lettre recueillie par Théo. J’ai adoré cette histoire dans l’histoire et j’ai été plutôt troublée par ce qui nous est raconté. Le récit nous entraîne ensuite dans une forme d’enquête où les mystères sont nombreux et où la tension est omniprésente. C’est d’ailleurs la maîtrise fine du suspens qui nous fait dévorer les pages à une allure folle, aidée par une plume de plus en plus passionnante. J’avais très envie de comprendre le pourquoi de la situation, de savoir ce qui s’est passé et ce qui allait se dérouler ensuite. Un vrai mystère entoure la personne qui écrit la lettre et on a envie d’en connaître le dénouement qui est, de plus, assez étonnant. J’ai un peu retrouvé l’âme des contes gothiques dans ce roman et ce n’était pas pour me déplaire.

« Les livres me permettaient de grandir, de vivre intensément. Qui sait? Peut-être plus intensément que les gens libres au-dehors? »

Quelques failles

J’ai adoré découvrir le récit de la seconde partie, m’accrochant alors beaucoup au personnage qui nous y est présenté et qui, en effet, évoque quelques personnages de l’univers de Tim Burton. Cette histoire troublante a une réelle intensité dramatique, une âme, et le lien avec la littérature n’a fait que renforcer mon immersion. Cependant, les autres personnages, y compris Théo, m’ont moins convaincu. Intéressants, ils manquent pourtant de nuances d’un point de vue psychologique. Dans le même registre, les réactions des personnages extérieurs à l’intrigue (passants lambdas) me semblent complètement exagérées et sonnent faux pour moi. C’est, je pense, le point de faiblesse de l’intrigue. Malgré tout, j’ai lu ce roman avec un plaisir non feint et je suis passée outre cet aspect. Enfin, sachez que nous avons ici affaire à une forme de fin ouverte. C’est procédé que je n’aime pas particulièrement personnellement, même si une conclusion à cette histoire n’est pas facile à apporter et encore moins une conclusion non démoralisante je pense. Aussi, c’est peut-être mieux de laisser une place à l’espoir. 

En bref, Les fenêtres de bronze est un bon premier roman qui nous emporte sans peine dans une intrigue pleine de mystères et de tension. On dévore les pages avec l’avidité curieuse de ceux captivés par une intrigue. Et même s’il reste quelque défauts à perfectionner, on retiendra surtout le bon moment passé. 

« Des pages volantes. Des pages déchirées, couvertes d’une écriture bizarre, tombant dans la rue du haut des bâtisses parisiennes comme des feuilles d’automne. Théo, pendant son service de garçon de café, remarque, ramasse et assemble cette curieuse lettre. Une jeune femme s’y confie, raconte qu’elle a toujours vécu recluse dans un vaste appartement, sans voir personne, sans autre compagnie que celle des livres et des tableaux. Fiction, canular... ou authentique appel à l’aide ?

En dépit du bon sens, Théo décide de mener sa propre enquête. Parviendra-t-il à percer le mystère terrible et ancien qui se cache derrière les fenêtres de bronze ? »

(Illustration de couverture: © Maxime Teppe)