La vie des elfes

Auteur du très fameux et très apprécié roman L'élégance du hérisson (paru en 2006), Muriel Barbery signe cette année un nouveau roman, dans un style plus fantastique et onirique. Intitulé La Vie des elfes, il est paru chez Gallimard comme ses deux premiers ouvrages. 

Joliment écrit mais sans intérêt. Si l'auteur voulait nous prouver qu'elle maîtrise avec brio la langue de Molière, c'est chose faîte. Chaque description est emprunte de poésie, la syntaxe et le vocabulaire sont extrêmement riches, les métaphores à profusion... Mais l'histoire derrière est d'un ennui mortel! Les Inrocks ont dit à propos de ce roman qu'il s'agit d'un "conte sous Prozac" et je ne peux malheureusement qu'être d'accord avec cet avis... Je n'ai pas réussi à le finir, au risque peut-être de ne pas avoir atteint le moment où l'ensemble prend de l'intérêt. L'effort était trop grand, je n'accrochais absolument pas et je m'ennuyais à chaque page tournée. Laisser tomber une lecture est chose rare pour moi, mais là, je n'en pouvais plus ayant déjà dépassé les 100 pages à grande peine...

"Voyez-vous, c'est un conte, bien sûr, mais c'est la vérité aussi. Qui peut démêler ces choses? Personne, en tout cas, de ceux qui ont entendu l'histoire de cette gamine qu'on avait trouvée dans un village perdu des Abruzzes entre un curé de campagne et sa vieille bonne ignorante."

De ce que j'en ai lu, Muriel Barbery nous propose ici un conte racontant l'histoire singulière de deux jeunes filles orphelines aux talents extraordinaires qui ne se connaissent pas et ont été abandonnées dans deux pays différents, dans des villages où leur talent marque la vie des gens qui les ont recueillies. Le tout mêle fantastique et poésie et aurait donc du me plaire aisément. Malheureusement, les descriptions traînent en longueur sans nous plonger dans l'univers décrit pour autant. Jamais je n'ai réussi à entrer dans ces lignes, à m'y sentir bien, à comprendre le paysage que l'auteur veut nous offrir. Et les brefs moments "d'actions" sont si mal imagés, qu'ils ne me permettent pas de visualiser les évènements. Pire, le rythme ne varie pas entre ces instants et ceux de description posée, entraînant l'ennui... Cette fois j'aurai du me fier à la quatrième de couverture très succinte pour estimer l'intérêt de ce roman.

En bref, La vie des elfes ne m'a pas plu du tout même si j'admire véritablement la qualité de la plume de son auteur. L'histoire a malheureusement été lésée au profit d'une démonstration de style qui n'est pas à mon goût. 

"Histoire de Maria et Clara, qui rencontrèrent les elfes."