La Passe-miroir. Tome 2: Les Disparus de Clairdelune

Lauréate du concours premier roman jeunesse (Gallimard jeunesse, RTL, Télérama), Christelle Dabos m’avait bluffé il y a peu avec le premier tome de la série La Passe-Miroir, Les Fiancés de l’hiver. Heureusement pour moi, le second tome, Les Disparus de Clairdelune, était sorti depuis octobre 2015 aux éditions Gallimard jeunesse et j’ai pu donc me jeter rapidement dedans… Alors, produit-il le même effet coup de coeur que le premier tome?

[NB: pas de spoiler comme d’habitude, y compris si vous n’avez pas lu le premier tome, c’est promis!]

Toujours aussi enivrant, attachant et rafraîchissant! Si vous avez lu mon avis sur le premier tome, vous savez d’ors-et-déjà que j’ai été complètement embarquée dans l’univers de cette série de fantasy proposée par Christelle Dabos. J’avais alors terriblement hâte de lire la suite, m’étant fortement attachée à de nombreux personnages, Ophélie, l’héroïne, en particulier. Et encore une fois, aussitôt ouvert, aussitôt dévoré. Ce second tome se lit aussi facilement que le premier, emportant son lecteur sur les presque 550 pages, de rebondissements en intrigues, d’émotions en découvertes. C’est un véritable page-turner addictif qui s’opère à chaque fin de chapitre. 

« Personne ne semblait se rendre compte qu’elle n’était plus tout à fait elle-même. Ou peut-être, au fond, elle ne l’avait jamais autant été. »

L’univers est toujours aussi captivant même si l’aspect « nouveauté » s’atténue ici (forcément c’est un tome 2). Ce qui est remarquable avec ce second tome, c’est que l’auteur n’a pas eu besoin de tout re-présenter comme c’est souvent le cas dans les suites de série. Ici, j’aurai pu tout aussi bien tourner la dernière page du 1 puis la première de celui-ci sans remarquer de coupure. Merveilleux! En tant que lectrice, j’ai apprécié de me sentir aussi familière avec les lieux, sans pour autant tous les connaître, et d’ainsi pouvoir plonger encore plus intensément dans les récits qui s’y passent. J’ai été émerveillée par la magie envoûtante du début de l’ouvrage, me faisait penser à des univers Ghibli-esques. J’ai ensuite été surprise, chamboulée, émue même (j’ai ri, j’ai pleuré, j’ai tremblé, j’ai souri). Et puis j’ai été embarquée complètement à un rythme effréné sur le dernier tiers, haletant au possible. Cependant, je m’attendais à un peu mieux au niveau de l’intrigue (tout le monde m’annonçait un tome 2 encore mieux que le premier, j’étais donc exigeante). J’avoue avoir un peu moins aimé le dénouement de celui-ci même si il reste un coup de coeur aussi. 

« Je me bats pour un avenir différent et je crois que vous aussi, à votre mesure et à votre manière. Je ne déserterai pas mon poste, de même que vous n’avez pas déserté le titre. A nous d’assumer nos choix jusqu’au bout, n’ai-je pas raison? »

Quel plaisir de retrouver toute cette panoplie de personnages! Je me suis terriblement attachée à certains, pas seulement à cette chère Ophélie que j’admire profondément, au point que je ne veux pas les quitter en attendant le tome 3. J’étais carrément ivre de joie de retrouver des personnages très secondaires du premier tome qui, ici, ont pris un peu d’ampleur. Tout ceci fait que j’ai ressenti leurs émotions, ou plutôt celles de l’auteur qui avoue elle-même, en fin d’ouvrage avoir écrit en fonction de ce qu’elle ressentait. Je pense que j’ai développé un don de Liseuse pour les ressentir aussi intensément ou, plus vraisemblement, que Christelle Dabos a décidément un sacré talent. Coté écriture, c’est léger, et, même si les formulations sont belles, ce n’est pas de la haute littérature complexe. Après tout, c’est une série jeunesse, ça se doit de rester accessible. La plume est toujours aussi fluide et agréable, c’est tout ce qu’il faut pour passer un bon moment sans se prendre la tête et sans pour autant devenir une littérature poubelle sans qualité. 

En bref, Les Disparus de Clairdelune est un excellent second tome pour La Passe-Miroir! Décidément, cette série risque de faire parler d’elle longtemps… Si vous n’avez pas encore commencé à la lire, je vous invite fortement. Mais attention, c’est addictif!

« Fraîchement promue vice-conteuse, Ophélie découvre à ses dépens les haines et les complots qui couvent sous les plafonds dorés de la Citacielle. Dans cette situation toujours périlleuse, peut-elle seulement compter sur Thorn, son énigmatique fiancé? Et que signifient les mystérieuses disparitions des personnalités influentes à la cour? Ophélie se retrouve impliquée malgré elle dans une enquête qui l'entraînera au-delà des illusions du Pôle, au coeur d'une redoutable vérité. »

(Illustration de couverture: ©Laurent Gapaillard)

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