La mort n’existe pas

Publié pour la première fois en auto-édition (sous le titre Psyché il me semble), La mort n’existe pas est le premier roman de Damien Eleonori. Il est aujourd’hui édité chez la jeune maison d’édition De Saxus dans leur collection Thriller (parution le 11 octobre prochain). Reçu par surprise dans ma boîte aux lettres, j’ai été intriguée par ce titre que je me suis empressée de le découvrir, et voici ce que j’en ai pensé… 

[NB: Merci aux éditions De Saxus pour cet envoi inattendu.]

« Le métro parisien avait le pouvoir de déshumaniser les hommes, de leur ôter toute envie de dialogue ou de sentiments. Il aurait pu crier, pleurer, hurler de toutes ses forces. Dans cette morosité ambiante et contagieuse, il ne serait resté qu’un passager parmi tant d’autres, dont personne ne se serait soucié. »

Mon avis sur ce livre ayant été majoritairement guidé par un avis très subjectif sur un élément du récit, je vais essayer de vous expliquer, le plus objectivement possible, ce que je retiens du roman, avant de vous expliquer mon avis plus personnel dans un second temps.

D’un point de vue objectif

Quand on commence La mort n’existe pas, on est d’abord surpris, le récit démarrant par la fin avant de revenir arrière dans un compte à rebours palpitant. Cette construction plutôt originale crée une véritable attente, un suspens assez bien maîtrisé, et donne à l’histoire un rythme assez soutenu. Car même si nous connaissons la fin, nous ne pouvons pas la comprendre sans revenir sur les quelques jours qui la précédent. C’est poussé par la curiosité et l’envie de comprendre que nous poursuivons la lecture sur les chapeaux de roues. D’autant que la plume, même si elle ne marque pas, est assez fluide à lire. Le tout est agrémenté d’un format aéré et de chapitres assez courts qui font que ce livre se dévore en un rien de temps. Et pourtant, honnêtement, au début, on est complètement perdus. Entre éléments inexpliqués, illusions, réel et imaginaire, on ne sait pas trop sur quel pied danser et le flou est total. Heureusement, les pièces du puzzle finissent par s’imbriquer vers le final, éclairant la construction plutôt complexe du récit et justifiant les différents éléments qui nous paraissaient anodins.

« En seulement quelques milliers d’années, l’homme a montré son vrai visage. Le seul être capable de s’annihiler soi-même sans aucune aide. »

D’un point de vue purement subjectif

Malheureusement, s’il y a bien une chose avec lequel je ne parviens vraiment jamais à accrocher, ce sont les histoires ésotériques… et La mort n’existe pas est un roman sacrément chargé d’éléments religieux qui servent à soutenir le récit, à l’expliquer et à le justifier. Or, moi, quand on me parle ésotérisme, mon esprit se ferme complètement et je n’adhère plus du tout. Aussi, plus les éléments de l’intrigue trouvaient une explication, plus j’étais dans le flou personnellement. Sur le final, je n’arrêtais pas de soupirer voyant les éléments inexplicables justifiés par le raccourci religieux (voire pire, le pouvoir de l’amour) qui n’est absolument pas crédible et qui me donne l’impression d’être la carte joker d’un scénario finalement bancal. Une solution de facilité en somme pour une histoire sans fondement réaliste. Et pourtant, derrière ça, il y avait de bonnes idées, mais la justification religieuse les aura fait disparaître à mes yeux. De plus, l’auteur propose énormément de sujets, d’éléments d’intrigue qui au final, sur 320 pages, sont trop nombreux et, de fait, mal exploités. Cela ajoute à l’effet de surenchère des justifications religieuses et donne, à mon sens, un final non pas grandiose mais déroutant au possible. 

En bref, La mort n’existe pas n’est pas un mauvais roman, il n’est juste vraiment pas fait pour moi, tournant autour de justifications ésotériques auxquelles je ne peux pas adhérer. II se lit cependant très vite et plaira, j’en suis sûre aux amateurs du genre.

« Et si la fin du monde annoncée par les mayas avait réellement eu lieu sans qu'aucun d'entre nous ne s'en soit rendu compte ? 21 décembre 2012 Et si la fin du monde annoncée par les mayas avait réellement eu lieu sans qu'aucun d'entre nous ne s'en soit rendu compte ? Sur le toit d'un hôpital parisien, Léo Liberati laisse son regard se perdre sur la capitale illuminée. Tant de choses se sont passées en trois jours. Il monte sur le parapet et étend les bras. Son dernier regard est attiré par le cadran de l'horloge trônant sur l'église du quartier de Petit-Montrouge. 4h44. Finalement tout était écrit depuis longtemps, il lève les yeux et, tel un ange, s'envole vers les cieux avant de retomber, entrainant l'humanité avec lui. Et si la fin du monde avait bien eu lieu, sans qu'aucun être humain ne s'en rende compte ? »

(Illustration de couverture: © Katerina Sisperova / iStockphoto.com & Leontura / iStockphoto.com)