L’Ondine de l’étang

Avec l’ajout des éditions Aventuriers d’ailleurs au catalogue Bamboo, une nouvelle édition de la bande dessinée L’Ondine de l’étang d’Anna Aparicio Catalá est parue fin mars dans la collection Les merveilleux contes de Grimm. Réécriture du célèbre conte, il s’agit d’un tome unique que j’ai eu le plaisir de recevoir. Et voici ce que j’en ai pensé…

« Malgré les apparences, devenir un crapaud n’est pas aussi drôle qu’on pourrait le penser. »

Avec un style graphique à la fois doux et onirique, délicat, fin et envoûtant qui se prête merveilleusement au registre du conte, l’autrice et dessinatrice Anna Aparicio Catalá, habituellement versée dans l’illustration jeunesse, nous plonge au cœur d’une légende qui fut écrite de bien des manières différentes. Suivant ici la trame du texte des frères Grimm, le récit ne surprend pas vraiment si l’on connaît déjà le conte mais permet néanmoins de le (re)découvrir dans une version BD fort agréable à parcourir. Il s’agit d’une histoire assez classique où les êtres humains ne respectent pas un pacte scellé trop vite avec une créature mythique, l’ondine, ce qui entraîne des péripéties et une quête en plusieurs étapes. Le conte se traduit aussi par une large présence féminine puisque c’est une héroïne qui cherche à sauver son bien-aimé et non l’inverse, sortant des schémas habituels inverses. C’est également un récit qui interroge la magie des contes en proposant une antagoniste victime elle aussi et une héroïne loin des archétypes du genre.

La version BD donne en plus une dimension d’étrangeté avec cette ondine dont l’apparence et la façon de communiquer créent un sentiment perturbant. Le récit est palpitant et nous emporte sans faillir dans une BD qu’on pourrait même peut-être trouver un peu trop courte. On arrive en effet bien rapidement à la fin de cette histoire en 64 pages. C’est en tout cas une belle histoire de ténacité, d’amour et de légendes qui nous envoûte et nous offre une parenthèse contée agréable et teintée d’humour.

En bref, même si la réécriture ne surprend mais constitue plutôt une adaptation de l’original, la personnalité et la richesse du dessin de son autrice rend cette bande dessinée envoûtante. C’est également un plaisir de redécouvrir ce conte qui sort un peu des archétypes classiques du merveilleux et propose une héroïne que rien n’arrête.

« Il était une fois un moulin des plus prospères bordant un mystérieux étang où vivait l’Ondine. La légende raconte qu’elle avait perdu son âme et que la solitude l’avait plongée dans une infinie tristesse. Depuis, elle est en quête d’une compagnie, d’un compagnon…

Désœuvré, le meunier pactisa alors avec elle : Son fils en échange de la richesse ! L’amoureuse du jeune homme part alors rompre le sortilège grâce à la sorcière de la forêt.»

(Illustration de couverture et extrait: © Anna Aparicio Catalá)

- Livre reçu en service presse. Publication non rémunérée. Merci aux éditeurs. - 

[Lecture n°23 (30/60 points avec les bonus pour l'échelon 4 Fusion dans l’utopique) pour le Challenge de L'Imaginaire édition 12 de Ma lecturothèque + thème Printemps avril/juin « Petit peuple, renaissance »]