L’Évangile selon Myriam

En octobre, les éditions Mnémos nous proposaient de découvrir le dernier roman de Ketty Steward dont le résumé avait retenu mon attention. Promesses d’un post-apo original qui voit naître un nouveau Livre équivalent à un Évangile, mais bercé de références diverses et du regard corrosif de l’adolescence, c’est un roman qui m’intriguait énormément. Et voici ce que j’en ai pensé…

« Comment savoir où nous allons quand nous ignorons ce que nous sommes? »

Une proposition étonnante

Il y a une chose sur laquelle nous serons tous d’accord: L’Évangile selon Myriam est un roman atypique. Loin d’un roman linéaire, il s’agit, globalement, de la retranscription du Livre de la jeune prophète, entrecoupés de courts passages sur l’histoire de ses adorateurs et d’elle-même, dans le monde post-apocalyptique qui sert de décor mais n’est jamais explicité ou développé. On alterne ainsi entre différents récits, eux aussi très courts, qui constituent un regroupements de références, tant religieuses que pop culture, et souvent racontés d’un point de vue réaliste qui pointe les failles de nos certitudes et des récits qui construisent notre culture. Une interrogation sur la notion de Vérité et de Mensonge suit ce rassemblement, ainsi que le principe de Réalité face à la fiction. Ce nouvel Évangile, corrosif, constitue un texte hybride surprenant que nous découvrons dans ce roman au fur et à mesure des pages. Une proposition originale qui peut désarçonner quand on s’attend à autre chose. Et je dois dire que l’amatrice de post-apo que je suis est restée frustrée du manque de développement du contexte de création du Livre et de son impact sur le monde.

« La fiction n’est-elle pas plus séduisante que la réalité dont elle s’inspire? Le mensonge n’apparaît-il pas, finalement, plus attrayant et plus fécond que la vérité nue?

Avec la faculté d’inventer, Dieu nous offrit aussi la capacité de mensonge, qui n’est que l’autre face de la même pièce.

Comme avec tous les dons divins, c’est à nous de la fructifier et de savoir en faire usage, sans malice, sans excès. »

Mais une proposition qui m’a laissé sur le bord du chemin

À mon grand regret, je n’ai pas été conquise par cette lecture. Indéniablement intelligent et foisonnant, ce roman m’aura laissée de nombreuses fois perplexes lorsque les références aux mythes originels me manquaient pour apprécier pleinement leur réécriture par Myriam. Et ça c’est présenté la majorité du temps, notamment sur les aspects religieux… Je n’ai pas réussi à m’immerger pleinement dans le récit, à en saisir tout à fait les messages non plus, et cette lecture fort courte m’a ainsi paru bien longue car elle m’a maintenu à distance. Je le regrette vraiment car je perçois son potentiel mais je suis restée au bord du chemin, à me demander si je ne devais pas tout simplement renoncer. Je n’ai pas abandonné, mais je ne pense pas que cela aurait changé beaucoup de choses à mon avis… Dommage. 

En bref, L’Évangile selon Myriam n’était visiblement pas un roman pour moi. Je suis passée à côté de la proposition originale et intéressante de l’autrice par manque de références pour pleinement profiter des messages et de l’intention globale. Cela reste tout de même un roman étonnant et intelligent qui peut vous plaire. Je me suis malheureusement globalement ennuyée…

« À seulement seize ans, Myriam est chargée d’écrire le livre de la Vérité qui manque à sa communauté de survivants de l’apocalypse. Elle n’a plus accès qu’à quelques ouvrages en lambeaux et à des récits oraux conservés tant bien que mal. Qu’à cela ne tienne, elle remplit sa mission.

Puisant à toutes les sources, de la chute de Lucifer aux chaussons de Cendrillon, en passant par Le Lac des cygnes et les pérégrinations d’Œdipe, elle trace des démarcations nouvelles entre le mensonge et la vérité. »

D'autres avis sur la blogosphère: Les chroniques du chroniqueur, ...

[Diversité: pp noir.e, ps noir.e, ps arabe, ps gay] 

> Content warning <