Je sais où tu es

Paru en 2014 chez Harper Collins, The Book of you a été traduit en français cette année et est paru aux éditions Albin Michel collection spécial suspens sous le titre Je sais où tu es. Ce thriller psychologique sur le harcèlement est signé Claire Kendal. 

Dérangeant, angoissant, mais assez mal écrit. Les premiers lecteurs à m’avoir l’emprunté à la bibliothèque me l’ont rapporté en précisant, à chaque fois, que « ça fichait la trouille ». Ni une, ni deux, je me devais de lire ce petit thriller psychologique qui promettait une belle frousse. Et effectivement, l’angoisse est là. Si il y a bien une chose efficace ici c’est le côté dérangeant de l’histoire qui met mal à l’aise et nous pousse à lire plus pour connaître l’issue de toute cette histoire, y apporter une conclusion comme Clarissa qui voudrait que tout s’arrête. Mais le fait est que cette conclusion est autant redoutée qu’attendue et c’est ce qui rend l’effet « thriller » efficace. En effet, en tant que lectrice j’ai ressenti physiquement l’angoisse du personnage principal.

« Voilà ce qui arrive, quand on porte plainte, quand on va jusqu’au bout. Ils vous violent une deuxième fois en disant que vous êtes une prostituée. »

Cependant, cet effet escompté a mis un peu de temps à s’installer, environ 150 pages. Si l’angoisse de l’histoire apparaît dès le début, l’écriture m’a tant dérangé que j’ai d’abord pensé à abandonné le tout. Ce n’est qu’en donnant sa chance à l’histoire que j’ai finalement été happé par le récit. L’écrit alterne maladroitement entre journal intime et narrateur externe ce que j’ai trouvé terriblement gênant, inapproprié et assez inutile. J’aurai préféré un style unique pour l’ensemble comme le fait si bien Avant d’aller dormir de S.J. Watson. De plus, les répétitions sont nombreuses, notamment celles du genre « il dit », « tu dis », etc. qui alourdissent le style et rendent le récit parfois peu agréable à lire. 

« Je me surprends à me demander où tu es. Et ça, ça me fait encore plus peur: je constate que je risque d’être obsédée par toi autant que tu l’es pour moi. »

Pour ce qui est du contenu de l’histoire en elle-même, malgré des détails souvent inutiles (notamment sur le passif de la demoiselle avec son ex), l’ensemble est assez bien pensé, notamment sur le parallèle entre son histoire et le procès pour lequel elle est jury. Le rythme est intense tout en étant irrégulier pour nous surprendre afin de nous rendre mal et angoissé. Par contre, sans spoiler, la fin est … décevante. Du coup, j’ai achevé ma lecture sur une note assez désagréable et j’aurai sans doute mieux fait d’abandonner au début, même si j’ai passé un bon moment dans l’ensemble.

En bref, Je sais où tu es est une légère déception. L’écriture maladroite a gâché quelque peu la lecture et la fin décevante a anéanti tout l’engouement que les 200 pages avant avait finalement réussi à entraîné. Cette déception ne sera sans doute pas universelle, aussi, si vous voulez une petite angoisse, laissez-lui sa chance malgré tout. 

« Où que Clarissa aille, Rafe est là. A la fac, où ils travaillent tous les deux, au parc, chez elle... Ses messages saturent son répondeur ; ses cadeaux qu'elle refuse s'entassent devant sa porte. Mais Rafe a été clair : ce professeur, spécialiste des contes de fées, ne renoncera pas à « une fin heureuse ».

Seule issue pour la jeune femme : sa participation au jury d'un procès pour viol au tribunal de Bristol, loin de son quotidien. Le regard qu'on porte sur la victime lui ouvre les yeux sur la ligne subtile qui sépare culpabilité et innocence. Clarissa ne pourra échapper à l'emprise de Rafe, elle devra y faire face, au risque de découvrir le conte de fées macabre qu'a imaginé pour elle ce prince pas très charmant…

Tout en tension et en sourdes menaces, ce suspense psychologique explore les zones d'ombre entre amour et obsession, fantasmes et réalité. Un thriller fascinant qui envoute le lecteur jusqu'à sa fin, absolument terrifiante. »

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