Danthrakon. Tome 1, Le grimoire glouton

La nouvelle maison d’édition BD Drakoo, spécialisée dans les littératures de l’imaginaire voit le jour ce mois-ci et propose déjà un premier titre paru le 4 septembre dernier. Il s’agit du tome 1 de la trilogie Danthrakon, intitulé Le grimoire glouton et scénarisée par le directeur éditorial de Drakoo, Christophe Arleston (Trolls de Troy, Naufragés d’Ythaq, etc.). Le dessin est d’Olivier Boiscommun et la colorisation est réalisée par Claude Guth. Voici ce que j’en ai pensé…

[NB : Merci aux éditions Bamboo / Drakoo pour l’envoi de cette BD et leur confiance.]

Une intrigue d’héroïc fantasy intéressante

L’univers proposé dans cette BD est un univers de fantasy assez riche dans lequel évoluent différentes espèces (présentées plus en détail dans un ex-libris réservé à la première édition) et où se pratiquent différentes formes de magies. Si l’action se déroule ici dans un environnement plutôt limité, l’étendue suggérée de ce monde est assez intéressante et nul doute que les deux prochains volumes nous emmèneront ailleurs. Les personnages sont également sympathiques et leur évolution dans la fin de ce titre m’intrigue beaucoup pour la suite, et ce même si je n’ai pas encore d’atomes crochus pour les deux personnages principaux, mais plus pour les secondaires. Le grimoire glouton est le tome 1 d’une trilogie et donc l’histoire qui s’y déroule reste majoritairement introductive (présentation des protagonistes, installation de l’univers). Difficile de juger de l’évolution de celle-ci, bien que plusieurs éléments majeurs se déroulent dans son final haletant et nous donne envie de connaître la suite (annoncée, si je ne m’abuse pour septembre 2020). J’ai apprécié ce que j’y ai lu et j’ai plongé sans peine dans l’univers proposé, notamment grâce aux petites touches d’humour qui caractérisent toujours les œuvres de Charleston.

Un dessin caractéristique des BD de Charleston

J’avoue avoir été très étonnée de voir que cette BD était illustrée par Olivier Boiscommun tant le style m’évoque tous les autres titres écrits par le scénariste mais dessinés par Tarquin, Mourier ou encore Floch. J’avais en tête Lueur de nuit (Glénat) de Boiscommun et donc un style plutôt poétique à base de peintures, d’aquarelles, de traits qui jouent avec la lumière et le flou pour créer le mouvement. Ici, même si c’est tout autant esthétique, c’est très « linéaire » et plus « commun ». J’avoue que j’aurai bien aimé voir cet univers sous un trait un peu différent de ce qui existe déjà histoire de créer une originalité. Si j’ai eu une légère impression de déjà-vu au niveau de l’intrigue, elle se renforce ici par le style. Mais je comprends aussi que pour un titre de lancement de maison d’édition il vaut mieux rester sur ses acquis et ne pas prendre des risques inconsidérés. Il n’empêche que les planches fourmillent de détails qui rendent l’univers crédible et que c’est très agréable à parcourir.

En bref, ce premier tome est plutôt prometteur, offrant un univers intéressant et une histoire qui intrigue et donne envie de poursuivre la découverte. J’ai cependant une légère impression de déjà-vu qui empêche de m’exalter plus que cela… Par contre, pour les amateurs de SFFF, Drakoo sera une maison à surveiller car ils annoncent d’ores-et-déjà une BD signée Gabriel Katz (pas mon dada mais beaucoup adorent) pour 2019 et une autre de Pierre Pevel dans l’univers du Paris des merveilles pour 2020 (et ça c’est top!).

« Dans la mythique cité de Kompiam cohabitent de nombreuses races intelligentes. Nuwan, un humain, est apprenti marmiton dans la demeure d'un grand magicien. Avec l'aide de la belle Lerëh, dont il est un peu amoureux, il apprend à lire. Mais ses incursions dans la bibliothèque vont le mettre aux prises avec un précieux grimoire, le Danthrakon. La magie de l'ouvrage s'insinue en lui alors que les pages blanchissent. Effrayé, Nuwan en parler à personne. Un terrible inquisiteur enquête sur l'effacement du grimoire, alors que Nuwan cache à tout le monde que de l'encre a remplacé son sang, ses larmes... et qu'il pisse noir. Terrorisé, il sait qu'il ne peut rien sans l'aide de Lerëh... »

(Illustration de couverture & extrait : © Olivier Boiscommun ; couleurs © Claude Guth)