Boudicca

Après un prix Elbakin pour son premier roman, Royaume de vent et de colère, Jean-Laurent Del Socorro publiait un nouveau titre en 2017 dans la collection Bad Wolf d’Actu SF intitulé Boudicca. Mettant en lumière la reine celte insoumise et rebelle, ce nouveau one-shot historique m’attirait irrémédiablement, amoureuse que je suis de la cette culture druidique et de ce type de personnage haut en couleurs. Et voici ce que j’en ai pensé…

« Ce ne sont pas les mots qui nous blessent le plus, mais bien les silences qui nous tuent. »

Passionnant

J’ai ouvert Boudicca avec envie, mais aussi avec réticences. Je savais, dans une faible mesure, où je mettais les pieds, connaissant un peu ce personnage historique celte de réputation. Mais je craignais le côté très historique du 1er siècle après JC… Et puis, en un prologue, j’étais déjà plus que conquise. Jean-Laurent Del Socorro a une plume absolument divine qui nous embarque avec élégance et fluidité dans son univers. Le style d’écriture est intelligent, maîtrisé et envoûtant. On découvre peu à peu la vie des peuples celtes et le roman devient de plus en plus passionnant. C’est riche d’un point de vue historique, mais c’est aussi très accessible via la plume de l’auteur. Rien de pompeux, rien d’ennuyeux. Et en plus, la vie de Boudicca et des clans celtes ne manque pas de piquant. C’est épique, haletant, touchant et terriblement immersif. Oui, vous l’aurez compris, Boudicca a été un beau coup de coeur. Bon, certes, j’étais déjà à moitié conquise puisque j’adore la culture celte antique dont, honnêtement, on aurait aujourd’hui beaucoup à prendre. Que ce soit en terme de courage, d’ouverture d’esprit, de respect ou encore d’égalité des sexes, les celtes sont un exemple à suivre. Je me suis emballée à la découverte de leur mode de vie. Alors forcément, avec un tel contexte culturel, auquel s’ajoute la reine Boudicca, un personnage hautement charismatique et romanesque, mais bien réel, il ne manquait qu’un talent de conteur pour donner à l’ensemble sa grandeur. Et Jean-Laurent Del Socorro est un excellent conteur! J’ai d’ailleurs eu du mal à ne pas coller un post-it sur chaque page tant ses mots m’embarquaient! 

« Antedios le guerrier a définitivement disparu à la mort de ma mère pour laisser place au roi des Icènes. C’est aujourd’hui un homme qui a perdu la moitié de son coeur et de son âme et qui ne peut se résoudre à détacher son regard des souvenirs qui bordent sa mémoire. »

Intense

L’histoire de Boudicca, c’est l’histoire d’une véritable héroïne romanesque, mais aussi d’une femme avec de nombreuses failles. Imparfaite, elle a pourtant une de ces personnalités qu’on suivrait jusqu’en enfer pour combattre à ses côtés. De fille de roi délaissée, à reine guerrière insoumise, Boudicca est indéniablement un personnage historique charismatique, envoûtant et passionnant à suivre. Son histoire m’a complètement embarqué, certaines scènes me donnant envie de me faire des peintures de guerre bleu pour faire valoir mon caractère insoumis, d’autres scènes m’ont profondément touché devant la détresse d’une Boudicca sans mot, certaines m’ont laissé pensive, et d’autres encore m’ont carrément révolté (à bas les Aigles!). J’étais plongée dedans, corps et âme, et j’ai adoré ça. J’ai malheureusement un petit regret sur une fin un peu brusque dont j’aurai aimé lire un développement plus approfondi. En fait, c’était tellement bien que je ne voulais pas que ça s’arrête! D’ailleurs, à ce propos, le roman est en effet un poil trop court, car si l’ensemble fait presque 300 pages, il contient un extrait d’un autre roman et une nouvelle (plutôt sympathique!), réduisant Boudicca à 240 petites pages qui se dévorent en une bouchée. Quand c’est si passionnant, autant que ça dure un peu plus, non? J’ai donc poursuivi mon immersion en allant fureter dans les ouvrages et sites cités en bibliographie pour avoir les bases historiques utilisées. Ce roman m’a ouvert à d’autres horizons, à fait naître une certaine curiosité et je n’en finis pas d’admirer Boudicca! Et petit plus: j'adore la couverture de Yana Moskaluk.

« Il n’y a pas de hasard, ni d’autre destin que celui que nous choisissons d’incarner. »

En bref, Boudicca est un roman absolument génial. La reine insoumise est un personnage envoûtant, son histoire de vie est intense et très immersive et la plume de l’auteur envoûtante. Voilà un récit, et une femme qui resteront dans ma mémoire pour longtemps!

« Angleterre, an I. Après la Gaule, l’Empire romain entend se rendre maître de l’île de Bretagne. Pourtant la révolte gronde parmi les Celtes, avec à leur tête Boudicca, la chef du clan icène. Qui est cette reine qui va raser Londres et faire trembler l’empire des aigles jusqu’à Rome ?

À la fois amante, mère et guerrière mais avant tout femme libre au destin tragique, Boudicca est la biographie historique et onirique de celle qui incarne aujourd’hui encore la révolte.»

(Couverture: © Yana Moskaluk)