Lightfall. Tome 1, La dernière flamme

Parfois mes choix de lectures se font vraiment uniquement grâce à la couverture. Quand j’ai vu passé la bande dessinée jeunesse de Tim Probert, Lightfall: tome 1, La dernière flamme publié chez Gallimard BD en mars dernier, il m’a été impossible d’y résister. Lumineuse, positive, absolument adorable, cette couverture était une belle promesse et je n’ai même pas lu le résumé avant de me lancer. Mais alors, est-ce que la BD est à la hauteur de ce craquage?

« -Tu as l’air toute stressée. Tu ne te détends jamais?

- Pas vraiment. Ça ne se passe jamais bien quand je baisse la garde.

- Et ce n’est jamais le cas quand tu es sur tes gardes?

- Si Grand-pa a disparu, c’est parce que j’ai manqué de vigilance.

- Tu sais, je pense que c’est difficile de vivre dans ce monde si on en a peur. »

Un duo héroïque atypique 

Avec Lightfall, Tim Probert nous emmène au coeur d’une aventure palpitante, une quête initiatique  passionnante pour un duo de personnages inattendu et terriblement attachant. Béa est une jeune héroïne très angoissée, percluse de doutes, pessimiste de nature, parfois complètement bloquée par ses peurs. Un personnage loin des concepts héroïques traditionnels mais dans lequel, en tant que grande angoissée, je me retrouve avec surprise et plaisir. Elle est accompagnée de Cad dont la joie de vivre inépuisable et la confiance en soi sont les caractéristiques principales. Fondamentalement opposés, ils sont magnifiquement complémentaires et de leur rencontre nait beaucoup de tendresse, de bienveillance et d’épanouissement. Plein de bon sentiments sans devenir niaise pour autant, la BD est un petit bijou de réconfort à l’humour efficace et à la douceur agréable tout en nous offrant une vraie aventure épique faîte de péripéties, de dangers et de rencontres. Et si je vous dis qu’en plus, nos deux héros sont accompagnés d’un chat, vous ne pouvez plus nier la perfection de cette oeuvre. Vous l’aurez compris, c’est un coup de coeur pour ce premier tome et je trépigne déjà d’impatience à l’idée de connaître la suite de leurs aventures et l’évolution de leur relation. Béa est en tout cas une héroïne remarquable et atypique qui fera, j’en suis certaine, des émules chez la team des angoissé-e-s. Les messages de la BD sont aussi très positifs et bienveillants, nous parlant d’amitié, d’entraide et de dépassement de soi.

« - J’ai essayé d’être prudente. De regarder avant de sauter. De ne pas prendre de risques inutiles. - Et voilà où j’en suis.

- Oh, ça va encore.

- Ils vont nous cuire, Cad!

- Et je suis sûr qu’on sera délicieux.»

Un dessin lumineux où la nature se fait reine

Si, vous aussi, vous craquez complètement sur le côté ultra pipou de la couverture, vous allez être ébahi par l’ensemble des planches. Mignons à souhaits, les dessins ne sont pas pour autant simplistes mais foisonnent de détails dans une explosion de couleurs douces et lumineuses très apaisantes. La nature que nos deux compères parcourent lors de leur quête y est mise sur un piédestal, parées de nombreux éléments et d’une colorisation enchanteresse. L’univers graphique est absolument somptueux! Mais l’auteur a aussi fait un joli travail sur l’expressivité des personnages. Il a notamment eu l’intelligence de matérialiser visuellement l’angoisse de la jeune Béa en l’entourant de nuées noires de plus en plus envahissantes au fur et à mesure que la crise survient. Intelligent, ce procédé est aussi très proche de la sensation d’être submergé que l’on peut vivre dans ces moments-là. Les illustrations de Tim Probert sont aussi très douces, pleines de rondeurs, proches de ce qu’on s’attend à trouver dans un dessin animé (ça m’évoque un peu Hilda de Luke Pearson, personnellement). D’ailleurs l’auteur est directeur artistique dans ce domaine donc ce n’est pas un hasard. C’est donc autant un coup de coeur pour le visuel (je suis une fana de ce genre de dessins adorables, ronds et lumineux) que pour l’intrigue et les personnages!

En bref, ce premier tome de Lightfall est un petit bijou de tendresse et de bienveillance porté par un duo de personnages très attachant. Quête initiatique traditionnelle, l’intrigue ne manque pourtant par de surprises et nous captive du début à la fin par un savant dosage d’humour, de messages positifs et d’aventures. Le dessin est absolument magnifique, lumineux et fourmillants de détails pour un univers graphique où la nature se fait reine et la douceur, communicative. Coup de coeur!

« Dans le monde d'Irpa, Béa vit avec son grand-père, un Cochon-Sorcier fabricant de potions et gardien de la Flamme éternelle. Quand il disparaît mystérieusement, la jeune fille doit surmonter so anxiété maladive pour tenter de le retrouver. Sa rencontre avec Cad, un Galdurien aussi enjoué qu'intrépide, pourrait bien changer le cours de son destin. »

(Illustration de couverture & extrait: © Tim Probert)

> Lire un extrait < (© Gallimard BD);

[Diversité: pp souffrant de troubles anxieux]

Alzheimer, Crise d’angoisse

[Lecture n°35/72 (pour l'échelon 5 Fusion dans l’utopique) pour le Challenge de L'Imaginaire édition 9 de Ma lecturothèque]