La lyre et le glaive. Tome 1, Diseur de mots

Dernier des cinq finalistes pour le Prix Imaginales des Bibliothécaires que je devais lire, le premier tome de La lyre et le glaive de Christian Léourier est paru aux éditions Critic en 2019. Intitulé Diseur de mots, il s’agit du premier volume du dytique de fantasy d’un auteur qui est décidément touche à tout en SFFF. Et voici ce que j’en ai pensé…

[NB: Merci aux éditions Critic pour leur envoi en numérique de ce premier tome à tous les membres du jury pour la Prix Littéraire de l’Imaginaire Booktubers app.]

« En vérité, voici ce qu’il en est: la guerre ne connaît qu’un vainqueur. Mort est son nom. Même celui qui survit demeure à jamais marqué de son sceau.»

Un univers approfondi

Ce qui frappe aussitôt quand on commence à lire ce roman, c’est le style très élégant de l’auteur et son soucis d’exactitude, notamment dans le choix du registre de vocabulaire, qui se ressent dans une plume très travaillée et très littéraire. Si cela demande parfois un peu de recherches dans le dictionnaire pour bien saisir ce qui est décrit, le texte reste malgré tout accessible. Le style de l’auteur est une force qui donne à son univers de fantasy un côté très immersif. On plonge d’ailleurs assez aisément dans ce monde imaginaire qui nous paraît crédible tant la plume lui donne des bases solides et précises. Sans que ça devienne trop introductif, Christian Léourier construit une société complète avec son histoire, ses mythes, sa religion et son intrigue politique.  J’ai apprécié les légendes ainsi que la découverte du Peuple des étoiles qui m’ont envoûtés par leurs danses. Cela reste cependant assez classique dans le genre de fantasy, manquant parfois d’un peu de modernité, mais ça n’en reste pas moins un roman de qualité à l’univers immersif et riche. A noter aussi quelques thématiques vraiment passionnantes telles que la quête d'identité, l'honneur ou encore l'absurdité des guerres.

« L’hospitalité était pour son peuple plus qu’un devoir. Quand Jarn et Koli, le couple ancestral, étaient tombés des étoiles, des paysans du Monde les avent recueillis, soignés, nourris. Sans cette générosité, ils n’auraient pas donné le jour à une nombreuse descendance.»

Mais un léger manque de rythme

Malgré tout le positif évident qui se dégage de ce roman, j’ai mis un temps infini à le terminer parce que la lecture ne m’a pas assez emportée. Le style très élégant a quelques défauts en ce qui concerne les scènes d’action. Un certain manque de rythme et de tension se fait en effet ressentir dans les passages de combat qui s’encombrent trop de descriptions visuelles en oubliant d’instiller les émotions permettant de ressentir l’intensité. Certaines longueurs parsèment également l’intrigue générale bien qu’elle ne se contente aucunement d’être introductive. Mon manque d’enthousiasme vient cependant certainement d’un manque d’attachement aux personnages. Si j’ai apprécié le Horsto, j’ai eu beaucoup de peine à m’inquiéter réellement du sort de Kelt, le personnage central. Les personnages féminins, plus intéressants, restent à mon sens trop secondaires (mais cela ne semble pas le cas dans le suite!). Ce manque d’attachement crée un manque d’intensité supplémentaire et, de fait, un manque d’investissement émotionnel du lecteur. Mais ceci, évidemment, est très subjectif et n’entache en rien la qualité évidente du roman. 

En bref, Diseur de mots est un vrai bon roman de fantasy, magnifiquement écrit et à l’univers approfondi et très intéressant. Mais quelques longueurs et un manque d’intensité et d’émotion ont un peu diminué mon plaisir de lecture.

« Depuis l’accession au pouvoir du hartl Skilf Oluf’ar, la paix règne et la commanderie du Solkstrand prospère. 

Lorsqu’on lui refuse le passage d’un pont parce qu’il ne peut s’acquitter du péage, Kelt prédit l’effondrement de la construction. Ainsi sont les diseurs de mots : ils possèdent de drôles de dons, jamais ils ne mentent et, affirme-t-on, leurs vérités ensorcellent. 

Arrêté et livré aux geôles du seigneur local, Kelt doit démontrer son innocence lors d’une ordalie. Hòggni, un mercenaire en mal de contrats, accepte de le représenter puis remporte le duel. Toutefois, vexé de sa défaite, le seigneur les missionne alors au Heldmark, où le culte d’un dieu unique se répand plus vite que la peste…»

(Illustrations de couverture: © Jean-Baptiste Hostache)

> Lire un extrait < (© Critic)

Tome 2 - Danseuse de corde (à paraître le 19 mars prochain)

- Finaliste du Prix Imaginales des Bibliothécaires 2020 -

[Lecture n°9/60 (pour l'échelon 4) pour le Challenge de Littérature de l'Imaginaire édition 8 de Ma lecturothèque]

Ce livre faisait parti des présélectionnés du Prix Littéraire de l’Imaginaire Booktubers app 2020 #PLIB2020 #ISBN9782354887117 #ISBN:9782354887117