Bienvenue au motel des pins perdus

Katarina Bivald, autrice suédoise du best-seller La bibliothèque des cœurs cabossés, a publié son dernier roman en 2018. Traduit en français sous le titre Bienvenue au motel des pins perdus, il est paru chez les éditions Denoël et disponible en librairie depuis le 7 février dernier. Malheureusement, je ne suis pas parvenue à terminer ce roman de presque 600 pages, et je vais tenter de vous expliquer pourquoi…

[NB : Merci aux éditions Denoël pour cet envoi surprise, et désolé de ne pas avoir trouvé le courage de terminer  cette lecture.]

« Le fatalisme a beau ne pas être réconfortant, c’est toujours moins enrageant que le concept de volonté divine. Si Dieu existe, il ne s’est même pas encore rendu compte que je suis morte. »

Ce n’est pas un mauvais roman…

Pour être tout à fait honnête, Bienvenue au motel des pins perdus n’est pas, en soi, un mauvais roman. Je ne l’ai pas abandonné dans un rejet complet et absolu, mais pas lassitude car ce n’est pas le genre de romans que j’affectionne et que j’en retirai aucun plaisir de lecture malgré les aspects positifs que j’ai pu relever sur les 200 pages lues. L’écriture est en effet agréable, fluide, sans fioritures inutiles, tout comme son héroïne Henny. Le roman a aussi le mérite, sous couvert d’une apparente légèreté, d’aborder des sujets de société tels que l’homosexualité, la transidentité et évidemment le rejet des différences dans des petites villes isolées comme Pine Creek. Le personnage de MacKenzie est également plutôt intéressant et bien nuancé, et c’est un peu pour elle que j’ai poursuivi ma lecture sur plus de 200 pages. On découvre aussi quelques beaux moments et, j’en suis certaine, on finit par s’attacher à toute cette galerie de personnages au final. Si le genre vous plaît, vous devriez donc probablement passer un bon moment.

« -Qu’est-il arrivé à nos rêves ?

-La même chose qui arrive à tous les rêves, assène MacKenzie. On en a réalisé quelques-uns, et on a oublié le reste. Tu imagines comme les humains seraient malheureux si on n’était pas aussi forts pour refouler les choses ? »

…mais ce n’est pas pour moi

Si j’ai abandonné la lecture, c’est essentiellement par ennui. Hormis le premier chapitre, où Henny meurt, il ne se passe plus rien sur les 200 premières pages (et j’ai lu quelques chapitres vers le final qui laissent suggérer que ça n’évolue pas vraiment). Nous suivons donc son « esprit » qui se balade et observe ses proches face à leur deuil, mais ne peut interagir avec eux. Nous avons donc affaire à une forme de long monologue, entrecoupé de flash-backs sur ses souvenirs de vie au contact des différents protagonistes. C’est assez lent, très répétitif, et, à mon sens, sans grand intérêt. Si encore elle avait pu « agir » sur la vie des autres comme le résumé le laisse entendre… mais non, seul son souvenir impacte leur existence mais son esprit n’y est pour rien. Le gros souci aussi, c’est que je ne me suis pas du tout attachée à Henny qui a même finit par m’insupporter assez rapidement (au point de la trouver bête comme ses pieds…). De ce fait, les flash-backs sur son existence ne m’ont pas intéressé et l’émotion de ses proches ne m’a pas touchée. J’ai donc lu plus de 200 pages de façon mécanique, sans réellement éprouver quoique ce soit, avant de me dire que je perdais mon temps. J’aime être secouée par un livre et ici, même si ce n’était pas un mauvais roman (loin de là), le fait de ne rien ressentir m’aura fait lâcher l’affaire.

En bref, Bienvenue au motel des pins perdus n’est pas fait pour moi. Je me suis ennuyée face au manque d’action et je ne me suis pas attachée à Henny. Mais je vous invite tout de même à tenter la lecture si c’est un genre que vous appréciez et si le résumé vous interpelle, car il n’est pas exempt de qualités.

« On meurt tous un jour… pas forcément dès le premier chapitre! C’est pourtant ce qui arrive à Henny. Mais elle se refuse à quitter notre monde sans avoir accompli une dernière tâche : retrouver, réconcilier et rendre heureux ses anciens amis.

Drôle, farfelue et émouvante, Henny est l’amie qu’on rêve d’avoir à ses côtés… vivante de préférence! »

(Illustration de couverture : © Constance Clavel)

> Lire un extrait < (© Denoël)