Princesse Kevin

Princesse Kevin est un album jeunesse écrit par Michaël Escoffier et illustré par Roland Garrigue conseillé dès 5 ans. Pour l’album du mois, je n’ai pas hésité une seule seconde, il fallait que je vous parle de ce petit bijou rose fluo paru chez P’tit Glénat dont la thématique m’a tout de suite interpellé. Et voici donc ce que j’en ai pensé…

Kevin est un petit garçon qui a décidé qu’il serait une princesse pour Carnaval. Peu importe les moqueries, peu importe si on lui conseille des costumes de super-héros, de cowboys ou de chevaliers, il sera une princesse ! Car à quoi bon se déguiser si c’est pour être reconnaissable ?! Ce petit garçon a tout compris au plaisir de se déguiser, il fait fi des genres et souligne même intelligemment que les filles aussi peuvent choisir de devenir ce qu’elles veulent ! Il devient d’ailleurs ami avec une jeune demoiselle costumée en dragon (dont le costume est fait par papa ! Là encore, un cliché évaporé). Et ce qui est merveilleux, c’est qu’il ne se laisse jamais abattre par la tristesse, même si les autres se moquent ou que les garçons déguisés en chevalier ne veulent pas tenir la main de cette princesse. Kevin reste positif, fier, son choix pleinement assumé. Et quand finalement le costume commencera à l’agacer, parce que les chaussures de filles c’est la torture et qu’il n’est pas habitué avec une robe, ce n’est pas pour redevenir le garçon que la société aimerait, mais pour prévoir un nouveau déguisement tout aussi insolite pour la prochaine fois dans une conclusion plus que savoureuse.

Cet album est ultra positif, transmettant un message profondément juste : chacun est libre de s’amuser comme il le veut, de se déguiser comme il le souhaite, peu importe ce que la société essaye de nous inculquer. Un garçon peut être une princesse s’il le souhaite ! Et ce message est aussi valable à l’âge adulte. Parce que, par exemple dans le monde du cosplay certains émettent encore des remarques négatives lorsqu’un homme s’habille en femme. Or, le but étant de s’amuser et d’interpréter un autre rôle, faisons fi de toutes caractéristiques physiques ou de genre et osons nous amuser pleinement ! Côté visuel, l’impression elle aussi est très positive. Avec des couleurs très vives, dynamiques et assumées, l’album est une bouffée d’énergie. On appréciera aussi les traits très doux de Roland Garrigue et les expressions des petits protagonistes tout à fait lisibles pour le jeune lecteur.

En bref, Princesse Kevin est un album très positif dont le message est devenu (malheureusement) essentiel. Chacun a le droit d’être ce qu’il veut, surtout quand il s’agit de s’amuser, il ne faut pas se laisser freiner par les moqueries mais s’assumer !  A lire et à faire lire !

«  Kevin est une princesse. Les autres peuvent bien rigoler, Kevin s’en moque. Kevin est une princesse, un point c’est tout. Sa sœur lui a prêté une robe, des chaussures à talon, quelques bijoux. Il a emprunté le maquillage de sa maman, et maintenant Kevin est une princesse. Il ne voit pas ce qu’il y a de mal à se déguiser ainsi. Quand on se déguise, c’est pour qu’on ne vous reconnaisse pas. Sinon, ça ne sert à rien de se déguiser. Et d’abord, qui a décrété que seules les filles pouvaient se déguiser en princesses ? »

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