La Forme de l'eau

J’ai une grande admiration pour le travail de Guillermo Del Toro, dont les films tels Hellboy ou Le Labyrinthe de Pan me touchent particulièrement. Alors forcément, son dernier film intitulé The Shape of water ne pouvait que m’attirer. Et la pluie d’avis positifs et de récompenses n’a en rien arranger mon envie furieuse de voir cette oeuvre. Avec 10 prix obtenus, dont 4 oscars (Meilleur film, meilleur réalisateur, meilleurs décors, meilleure musique), 2 BAFTA et 2 Golden Globes, ce film rafle tout et voici ce que j’en ai pensé…

Un film MAGNIFIQUE

J’ai absolument adoré ce film que j’ai trouvé magnifique. Magnifique visuellement d’abord. Les décors sont sublimes, évocateurs, travaillés, élégants et marquants. Ils donnent à ce long-métrage une âme particulière et contribuent à la beauté de l’histoire contée. Il y a tant de détails qui sont des clins d’oeils, tant d’éléments choisis avec soin, que chaque décor nous en met plein la vue. Magnifique aussi par sa lumière et sa colorimétrie que l’on doit au danois Dan Lausten. Avec une allure de film en noir et blanc, léché et élégant, mais pourtant en couleur, ce film, par sa lumière, est envoûtant. Avec des nuances essentiellement vertes et bleues, et des touches de rouge mettant en lumière le sang ou la passion, les couleurs de ce film sont absolument divines. Certaines scènes ont même des allures de tableaux de peinture tant les décors et la lumière se mêlent à la perfection. D'ailleurs rien que sur l'introduction du film, on en prend plein la tronche. Magnifique aussi par ses costumes. L’amphibien, interprété par Doug Jones (Hellboy, Le labyrinthe de Pan,…), est juste sublissime!!! Ce que j’aime avec le réalisateur c’est que toutes les créatures ont ce petit côté réaliste, les effets visuels s’ajoutant à un costume très travaillés et ne venant jamais le dénaturer. Du coup, on a envie de croire à son existence et surtout, surtout, on s’y attache indéniablement. Magnifique aussi par son ambiance sonore. Alexandre Desplat a reçu de nombreux prix pour cette BO, et je suis complètement d’accord avec ce succès. Avec des thèmes musicaux, discrets mais très bien pensés, pour chaque personnage, un ensemble d’hommages musicaux de l’époque et un beau travail sur les rythmes sonores qui viennent nous faire comprendre ce que l’absence de mots des protagonistes principaux ne peut dire, cette BO est géniale. C’est propre, c’est immersif et ça se mêle parfaitement à l’élégance du visuel. 

Un chef d’oeuvre bouleversant

L’histoire de The shape of water a des allures de conte. C’est une histoire d’amour fantastique onirique et dramatique qui m’a envoûté et m’a fait passé du sourire aux larmes à de nombreuses reprises. C’était tellement beau! Guillermo del Toro nous parle encore de « monstre » avec une tendresse infinie, il évoque, comme toujours, le côté monstrueux de l’humain et le caractère bon de ses créatures. Et pour moi, c’est un thème dont je ne peux pas me lasser. D’autant qu’ici, s’ajoute les questions du handicap, du racisme, de l’homosexualité, du sexisme… bref, tout ce qui peut différencier un humain d’un autre et qui sera utilisé contre lui. C’est un cri d’amour pour la différence et pour l’amour quelle que soit sa forme et ça, ça me touche toujours beaucoup. Certaines scènes sont juste bouleversantes! Et si ça marche aussi bien, c’est aussi grâce à un casting sans faute. Sally Hawkins (Maudie, We want sex equality…), dans le rôle d’Elisa, m’a fichu une claque monumentale. Jouer le mutisme avec autant de réalisme et d’intensité n’est pas donné à tous. Elle m’a provoqué un coup de coeur dingue! J’aime toujours autant Octavia Spencer (La Couleur des sentiments, Les Figures de l’ombre…), ici dans le rôle de Zelda, qui est une grande actrice au capital sympathie sans faille. Doug Jones a quant à lui donné vie à l’amphibien et l’a rendu crédible et sublime. Et puis Richard Jenkins (The Visitor, Olive Kitteridge…) est touchant à souhaits et Michael Shannon (Man of Steel, Take Shelter…) effrayant dans sa folie. Le casting est excellent et fait de ce beau scénario, un véritable chef d’oeuvre. Ce film m’a vraiment touché, je n’ai pas arrêter de verser des larmes au visionnage, que ce soit à cause des drames qui s’y déroulent ou par l’émotion que la beauté de l’ensemble me provoquait.

En bref, The Shape of water a réussit à détrôner le Le labyrinthe de Pan dans mes favoris du réalisateur. C’était tendre, touchant, onirique et envoûtant et avec son élégance visuelle et sonore, et son casting impeccable, ce film me marquera longtemps. 

« Modeste employée d’un laboratoire gouvernemental ultrasecret, Elisa mène une existence solitaire, d’autant plus isolée qu’elle est muette. Sa vie bascule à jamais lorsqu’elle et sa collègue Zelda découvrent une expérience encore plus secrète que les autres…»

Bande-annonce (© Fox Searching Lights):