The Artist

Sorti sur les écrans le 12 octobre 2011, avec The Artist, Michel Hazanavicius (OSS 117, La Classe américaine) prenait le pari d'être un film muet et en noir et blanc. Très prisé à Cannes, le film remportera le Prix d'interprétation Masculine pour Jean Dujardin (Möbius, Les Infidèles). Il remporta par la suite pas moins de 53 prix ( des César, Oscar, Bafta awards , Golden Globes et j'en passe).

A l'ancienne! Il est clair que le pari était osé. A l'époque où beaucoup de cinéastes commencent à ne jurer que par la 3D, Michel Hazanavicius décide de revenir en arrière, aux origines même du cinéma , avec un film muet et en noir et blanc qui reprend les codes de l'époque jusque dans la façon de (sur)jouer des acteurs. Mais le pari est gagné! Voilà un très bel hommage au cinéma, multipliant de légers clins d'œil à ces stars du silence! Il est étonnant de voir que le son, lorsqu'il surgit à l'écran en devient presque parasite, dérangeant. Et c'est là, la grande force du film. Cela relève du génie d'avoir intégré quelques sonorités dans l'histoire, de faire la transition finalement entre le muet et le parlant de façon aussi poétique.

Cependant, le film m'a déçu sur de nombreux aspects. D'une part, outre l'intéressant hommage cinéphile du réalisateur, le reste du scénario ne suit pas. Les longueurs sont malheureusement très présentes et l'ennui vous prend vite à la gorge. Il est clair que cela ne vient du fait que le film est muet mais bien du scénario. L'histoire d'amour entre George et Peppy est plate de niaiserie. Certes, elle suit les codes de la naissance du cinéma mais elle n'apporte rien de plus. Et c'est vraiment dommage lorsque l'on voit le travail splendide des acteurs de The Artist. Jean Dujardin & Bérénice Béjo (Le Passé, Au bonheur des ogres) jouent admirablement bien. D'autant que le défi pour eux est de taille. Il doit être très complexe pour un acteur de nos jours de ne pas pouvoir s'appuyer sur le texte mais véritablement de jouer. Et pour cette raison le film vaut le coup d'œil. La fin par ailleurs est virevoltante et épatante, vous embarquant dans un duo de claquettes enivrant qui mérite véritablement des applaudissements pour les acteurs. Mais le tout n'aura pas suffit à me convaincre totalement et c'est avec un plaisir en demi-teinte que j'avais quitté la salle de cinéma...

En bref, un pari osé mais relevé, des acteurs qui n'ont jamais été aussi bons, un très bel hommage cinématographique mais malheureusement un scénario qui bat de l'aile et des longueurs assommantes. Je vous invite tout de même à voir cet ovni du 7ème art car nul doute n'est permis quant à son originalité!

Bande-annonce:

"Hollywood 1927. George Valentin est une vedette du cinéma muet à qui tout sourit. L'arrivée des films parlants va le faire sombrer dans l'oubli. Peppy Miller, jeune figurante, va elle, être propulsée au firmament des stars. Ce film raconte l'histoire de leurs destins croisés, ou comment la célébrité, l'orgueil et l'argent peuvent être autant d'obstacles à leur histoire d'amour."