Alchithémie de roses des temps

Publié début janvier chez Drakoo, Alchithémie de roses des temps est une bande dessinée écrite et illustrée par le belge Benoît Boursoit. La BD propose un récit de fantasy au titre énigmatique dont l’histoire est complète en un volume. Et voici ce que j’en ai pensé…

Une fois passée la barrière de ce titre qui demande un petit effort de prononciation, on plonge dans cet album au style de dessin très marqué. Graphiquement, la bande dessinée sort en effet du lot en proposant une esthétique beaucoup moins lisse que la majorité de ce qui se publie, notamment à destination d’un public potentiellement jeune comme c’est le cas ici. Benoît Boursoit offre un dessin nerveux, fourmillant de détails et de traits, dont les contours sont flous et nous emportent dans leur flot ininterrompu d’élan et de vivacité. Si c’est indéniablement intéressant pour l’originalité et la personnalité de ce style, j’avoue que ce dessin ne m’a absolument pas conquise. L’esthétique apporte à l’ensemble un sentiment de confusion. Difficile parfois de bien discerner ce qui se raconte par l’image, difficile aussi de suivre l’action. Le dessin de cet album a été pour moi une source de fatigue bien plus que de plaisir. Cela a malheureusement contribué à un ressenti global mitigé.

Côté histoire, l’auteur nous propose un récit tendre qui prend place dans un univers steampunk/fantasy très atypique et très original. Ce monde joue avec les mots, créant à foison des nouvelles sonorités et des prouesses magiques et technologiques aussi oniriques que loufoques. Il est source d’imagination mais aussi d’humour au coeur du drame qui se raconte. Cependant, là encore, l’excès de néologismes aux sons parfois ardus apporte un peu de confusion à l’ensemble. Ajouté au style, la BD demande un effort d’abstraction à la lecture qui la rend fastidieuse. Et c’est bien dommage parce que l’histoire, sans cela, est douce et belle. Parlant de deuil et de traumatisme, Alchithémie de roses des temps propose un récit qui m’aura émue. Il y est question aussi de liens, d’entraide et d’acceptation. Nul doute que si la tendresse de l’ensemble avait pris le pas sur la confusion globale, cette lecture aurait été très bonne.

En bref, Alchithémie de roses des temps ne m’aura pas convaincue. Si j’ai vraiment apprécié l’histoire et l’émotion qui s’en dégagent, j’ai été lassée par un style graphique difficilement lisible et un excès de néologisme dans la création de ce monde qui ajoute à la confusion. Ces deux éléments ont malheureusement entaché le plaisir lié à l’histoire, rendant la lecture fastidieuse.

« Will a perdu son grand-père.

Parti à sa recherche, le jeune garçon croise la route de Mamëh Ghrenier, une vieille dame au cœur sur la main. Se liant d’amitié, ils prennent la direction d’une grotte hors du temps où vivent deux alchithémistes de renom. Ces derniers auraient confectionné un thé enchanté capable de transporter l’esprit de celui qui y goûte vers le passé, afin de revivre n’importe quel moment antérieur, oublié ou non.

Car c’est bien là le problème, victime d’un épisode de courte amnésie, Will ne garde aucun souvenir du moment de la disparition de son Pappywick. Pourquoi s’est-il enfui ? Où est-il allé ? Autant de questions auxquelles il lui faudra trouver des réponses…"

(Illustration de couverture & extrait : © Benoît Boursoit)

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- Livre reçu en service presse. Publication non rémunérée. Merci aux éditeurs. - 

[Lecture n°6 (10/60 points avec les bonus pour l'échelon 4 Fusion dans l’utopique) pour le Challenge de L'Imaginaire édition 13 de Ma lecturothèque]