Survivantes

Le 16 janvier prochain, c’est le retour de Cédric Sire, 4 ans après son dernier roman, avec un nouveau thriller intitulé Survivantes. Il sera publié chez Michel Lafon pour ce titre que j’ai eu le plaisir de pouvoir découvrir en avant-première. Amatrice des écrits de l’auteur qui est un des seuls qui parvient encore à me faire lire du thriller, il me tardait de me plonger dans ce roman. Et voici ce que j’en ai pensé…

« Est-ce que vous dormez bien? Est-ce que vous vous sentez mieux, maintenant que vous avez versé le sang? Ou est-ce qu’on est toutes vides à ce point à l’intérieur?»

Vengeance et bain de sang

Cédric Sire nous offre une nouvelle fois un thriller haletant dont le rythme ne cesse d’aller en s’accélérant au fur et à mesure des révélations jusqu’à un final sous haute tension. Il nous tient en haleine du début à la fin avec cette histoire de vengeance et la spirale de violence qu’elle engendre. Cette efficacité tient en partie à l’écriture des personnages. Creusant l’histoire mais aussi le ressenti de ces femmes, l’auteur parvient à nous attacher à elle. Bien que leurs actes soient extrêmes, on comprend ce qui les a mené sur ce chemin. J’ai particulièrement été touchée par Cherryl qui ne semble presque jamais s’autoriser au bonheur. Mais le côté addictif tient aussi à une écriture très efficace, particulièrement visuelle (quitte à ce que ça soit parfois perturbant), qui donne une dimension très cinématographique à l’ensemble. Attention si le sanglant et trash heurtent votre sensibilité, vous risquez de passer quelques mauvais moments durant la lecture. Pour celles et ceux qui ont déjà lu Cédric Sire, vous savez déjà à quoi vous attendre.

« Là seulement Kate pleurait. Pour cette fille qui était comme elle. Qui devait être comme toutes les autres. Celles qu’un homme un jour avait décidé de faire souffrir pour son plaisir. Toutes celles qui écopaient de la double peine d’avoir traversé l’enfer et de ne pouvoir être entendues par personne. »

La justice qu’on se fait soi-même

Avec Survivantes, l’auteur revient à un thème déjà exploré dans Vindicta, à savoir la justice qu’on se fait soi-même. Mettant en scène quatre femmes qui ont été victimes par le passé et qui ont perdu espoir envers le système judiciaire qui leur a fait défaut, Cédric Sire interroge l’impunité des violences faites aux femmes et le manque de moyens des enquêteurs pour que leur parole soit suffisamment entendue. Le sujet est un peu délicat, tentant d’explorer la violence à l’égard des femmes et la jouissance qui y est liée dans la tête de leurs monstres. Mais l’auteur parvient pourtant à apporter dessus une condamnation juste qui ne donne jamais une impression de voyeurisme malsain. Il questionne également brillamment le parallèle parfois flou entre la barbarie des uns et la vengeance sanguinaire des autres. Il explore cette soif de guérison que le sang ne permet malheureusement pas d’atténuer. Et comme souvent chez l’auteur, il souligne combien la violence, même si elle semble nécessaire, ne peut apporter que plus de sang. Sous couvert d’une intrigue survoltée et très cinématographique, il y a un travail psychologique intéressant en dessous, un questionnement du traumatisme, de la notion de résilience mais aussi et surtout de la souffrance des femmes victimes que le système judiciaire semble punir une seconde fois par son inaction.

En bref, Survivantes est un thriller haletant qui nous emporte sans faillir du début à la fin dans une intrigue pleine de rebondissements. Spirale de violence sanglante et dénonciation des failles du système judiciaire, c’est un récit qui secoue et propose une belle réflexion sur la soif de vengeance ou la guérison d’un traumatisme. Attention cependant aux âmes sensibles, il y a dedans quelques litres de sang...

« Elles ont soif de justice...

Et de vengeance

" Comme les autres, Tanya a traversé l'enfer.

Comme les autres, on a fait d'elle une proie,

et elle a survécu. Proie elle n'est plus.

Proie plus jamais elle ne sera. "

Farrah, Kate, Tanya et Cheryl sont des survivantes.

Rescapées de meurtriers sadiques, elles n'ont d'autre choix pour se relever que la vengeance et la traque de leurs bourreaux.

Mais si le sang appelle le sang, la vengeance aussi...

Elles cherchaient la paix, elles ont trouvé l'enfer.»

(Couverture: © Shutterstock)

[Diversité: pp lesbienne, pp noir.e]

- Livre reçu en service presse. Publication non rémunérée. Merci aux éditeurs. - 

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