Les Apprentis : du miel et des cailloux

Publiée début juillet chez Drakoo, Les Apprentis : du miel et des cailloux est une bande-dessinée complète en un volume écrite par Olivier Gay et illustrée par Olivier Boiscommun avec Aurélie F. Kaori à la couleur. Associant un auteur de romans d’imaginaire et un scénariste et dessinateur BD bien habitué de l’exercice, Drakoo réitère son introduction au monde de la bande dessinée pour des auteurs bien connus de la SFFF. Voici ce que j’ai pensé de ce titre.

Les bras cassés de l’héroïc-fantasy

Loin des fiers héros et féroces héroïnes, les personnages principaux de cette histoire sont des apprentis aventuriers qui ont encore beaucoup à apprendre, et notamment sur eux-mêmes. Du guerrier qui doit encore apprendre à éviter les coûts à la mage qui ne fait que des flammèches en passant par un soigneur naïf amateur de son confort, nous voici partis pour une aventure bien mal lancée. Heureusement que la voleuse a quelques tours dans son sac pour tirer son épingle du jeu. Nos jeunes protagonistes sont en effet de parfaits bras-cassés qui vont devoir affronter de nombreux dangers dans l’espoir d’aider leurs maîtres. Ce qui offre des situations à la fois tendues et cocasses, mêlant parfaitement l’aventure et l’humour avec ces personnalités un brin caricaturales. L’histoire ne se prend pas au sérieux malgré de réels enjeux, et offre généreusement des retournements de situation miraculeux pour permettre la poursuite de l’aventure. L’idée de base est classique mais très bien exécutée dans une intrigue rythmée qui se tient bien sur un album, sans donner l’impression de s’essouffler ni d’avoir été condensée.

Graphiquement très propre

Coté dessin, Olivier Boiscommun utilise son « style fantasy » par excellence, se rapprochant d’œuvres comme le Danthrakon et s’éloignant de ses illustrations plus poétiques comme dans La baleine blanche des mers mortes que j’affectionne tant mais qui n’aurait pas convenu au style de cette BD. Son dessin est efficace, dynamique, très caractéristique du genre et avec des traits très expressifs, accentuant le côté caricatural des personnages et l’humour de l’ensemble. Tant le découpage narratif des cases que les dynamiques entre les protagonistes fonctionnent à merveille pour le ressort comique. La colorisation d’Aurélie F. Kaori est elle aussi très bien réalisée et efficace. À la fois pimpante et fun sans jamais être criarde, elle conserve la belle cohérence d’ensemble. Si j’ai passé un très bon moment, je suis aussi un peu restée sur ma faim par le côté classique de l’ensemble. Il m’a manqué un soupçon de nouveauté pour accrocher pleinement à cette histoire mais j’ai néanmoins adoré ces personnages et leur dynamique de groupe.

En bref, Les Apprentis ne renouvelle pas le genre mais propose une intrigue drôle à souhaits portée par des bras cassés aux personnalité caricaturales très réussies. On est servis tant en terme de rythme, d’aventure que d’humour dans une bande dessinée efficace et parfaitement réalisée, que ce soit en termes de dessin ou de narration.

« Ce sont les apprentis des plus grands héros du royaume… mais ils ont à peine commencé leur entraînement. La magicienne ne connaît que trois sorts, le guerrier ne s’est jamais vraiment battu, le soigneur préfère les fleurs au combat et la roublarde se croit plus douée qu’elle ne l’est.

Lorsque leurs maîtres disparaissent mystérieusement, les apprentis sont bien décidés à mener l’enquête. Et tant pis s’ils ne sont pas prêts pour ce monde impitoyable.

Rien ne les arrêtera, ni les monstres, ni les disputes, ni la politique, ni même les amours de jeunesse.

Après tout, le destin du royaume repose sur leurs épaules.»

(Illustration de couverture & extrait: © Olivier Boiscommun - couleurs Aurélie F. Kaori)

- BD reçue en service presse. Publication non rémunérée. Merci aux éditeurs. - 

[Diversité: pp noir.e, ps noir.e, ps gros.se]

[Lecture n°33 (42/60 points avec les bonus pour l'échelon 4 Fusion dans l’utopique) pour le Challenge de L'Imaginaire édition 12 de Ma lecturothèque]