Ready player one

Adaptation très attendue et déjà très critiquée du roman d’Ernest Cline, Player One, paru en 2011, le dernier film de Steven Spielberg est sortie le 28 mars dernier en salles. Il fait débat, tantôt adulé, tantôt moqué, et voici donc ce que, moi, j’en ai pensé…

Un bel hommage pop culture

Pour être honnête, en voyant la bande-annonce j’avais beaucoup de réticences sur ce film. Si les multiples références m’enthousiasmaient, je peinais réellement à imaginer le mélanger de tous ces univers dans un seul long-métrage et je craignais de n’y voir qu’un amas de clins d’œil racoleurs pour les geeks consommateurs. Et heureusement, le film ne tombe pas dans ce travers. Si effectivement les références sont innombrables, tant à la culture années 80 qu’à d’autres plus actuelles, le film n’insiste pas dessus comme on agiterait un catalogue de Noël devant un enfant. L’ensemble est finalement hyper cohérent à ce niveau-là, offrant un monde virtuel, l’OASIS, assez crédible. Les transitions réel/virtuel sont maîtrisées, le film ne nous prend pas pour des idiots et ne nous explique pas tout en détail, et c’est finalement hyper immersif. Déjà visuellement, c’est très beau! Les avatars ne sont pas en manque de réactions humaines, tout en conservant un visuel numérique et les territoires de l’OASIS sont sacrément soignés. Certaines scènes sont d’ailleurs carrément épatantes, avec des plans à couper le souffle, notamment la course (qui apparaît un peu dans les trailers), mais aussi d’autres scènes plus loin dans le film dont une, surtout (ceux qui ont vu savent laquelle) qui m’a juste scotché par son réalisme. Et finalement, croiser Batman, King Kong et un géant de fer dans les mêmes lieux ce n’est pas gênant, car le film ne passe pas son temps à les pointer du doigt et parce que leur présence est justifiable. Ce film est un petit doudou, un doudou très années 80 qui marche parce qu’il joue à fond la carte nostalgique, sans pour autant devenir ringard ni racoleur. Et rien que pour ça, j’ai passé un bon moment à visionner Ready Player One.

Mais… il y a quelques petits bugs

Si j’ai globalement vraiment apprécié le film, voir absolument adoré 2/3 passages, j’y ai quand même relevé quelques défauts. Le premier : les incohérences. Il y en a pléthores, mais certaines m’ont tellement sautées aux yeux et gênées qu’elles ont freiné par instants mon immersion dans le récit, notamment le fait que certains joueurs (les personnages principaux) doivent se brancher, se positionner sur un tapis, avec une combinaison ou au minimum des gants, alors que d’autres courent simplement dans la rue avec un casque VR… Je trouve aussi que le monde réel, de 2044, n’est pas assez travaillé au contraire de l’OASIS. Il manque de crédibilité et j’aurai vraiment aimé creuser plus de ce côté-là. Le second défaut du film, selon moi, c’est la romance. Je l’ai trouvé assez inutile, très niaise et parfois même carrément gênante. Si je n’ai pas lu le livre, je sais par ailleurs que ça ne se passe pas du tout ainsi, comme le reste de l’histoire d’ailleurs, le film étant une adaptation plutôt libre de l’idée d’Ernest Cline (voir même très très libre alors même que l’auteur a participé au scénario).  J’ai également quelques réticences sur le jeu d’acteur de Tye Sheridan qui, face au reste du casting (essentiellement composé d’inconnus) est un ton en dessous et manque de charisme. Ce sont vraiment les 2/3 points qui m’ont le plus gêné. Pour le reste, certes le scénario est ultra convenu, mais je ne le trouve pas en désaccord avec l’idée d’un scénario de jeu vidéo classique au final. Et oui aussi, la morale de fin est carrément bidon, mais ça va aussi avec le côté années 80 et je le pardonne aisément. Pas de quoi bannir ce film en somme, mais de quoi nuancer tout de même les propos criant au chef d’œuvre.

En bref, Ready player one est un film doudou épatant visuellement, qui, si il n’est absolument pas exempt de nombreux défauts, reste un long-métrage divertissant qui fait la part belle à la pop culture sans devenir racoleur.

Synopsis (Allociné):

« 2045. Le monde est au bord du chaos. Les êtres humains se réfugient dans l'OASIS, univers virtuel mis au point par le brillant et excentrique James Halliday. Avant de disparaître, celui-ci a décidé de léguer son immense fortune à quiconque découvrira l'œuf de Pâques numérique qu'il a pris soin de dissimuler dans l'OASIS. L'appât du gain provoque une compétition planétaire. Mais lorsqu'un jeune garçon, Wade Watts, qui n'a pourtant pas le profil d'un héros, décide de participer à la chasse au trésor, il est plongé dans un monde parallèle à la fois mystérieux et inquiétant… »

Trailer du film (Warner Bros pictures):