Histoires de poche
Paru en 2015 chez la maison d’édition (/librairie /centre littéraire /galerie artistique) belge Acrodacrolivres, Histoires de poche est un recueil de nouvelles signé de la plume de Jessica Lefèvre. Il sera prochainement traduit en anglais sous le titre Stories to go.
[NB: J’ai reçu cet ouvrage grâce à l’auteur elle-même qui m’a contacté via Instagram. Je tiens donc à remercier vivement la maison d’édition et Jessica Lefèvre pour la confiance qui m’a été accordée. Je suis ravie d’avoir découvert un recueil de nouvelles belge dont je n’aurai probablement pas croisé le chemin autrement. Bien entendu, mon avis n’est en aucun cas affecté par le fait qu’il s’agisse d’un partenariat. Je le précise en effet dans ma rubrique « Contact », ce n’est pas parce que je reçois gracieusement un livre que je vais le critiquer positivement. Je préfère ainsi rester honnête avec l’auteur et la maison d’édition avec qui je prends contact, et également avec vous, en vous fournissant un avis sincère.]
« Trop de peurs en tue l’objet, et indéniablement de la façon la plus idiote qu’il soit. »
Chaque nouvelle s’ancre dans la réalité, alternant, toujours à la première personne, les héros d’âges et de sexes différents. J’ai une préférence pour les nouvelles fantastiques (dont le maître reste pour moi Dino Buzzati) et j’ai donc eu un peu de mal à m’emballer pour ce recueil très contemporain et réaliste hormis la nouvelle Tournevis en croix (qui fait partie de mes préférées). Le point commun entre toutes ces courtes histoires? Les retournements de situations souvent très cyniques. Et pourtant, force m’a été de constater que j’ai l’esprit très tordu puisque les fins que je prévoyais étaient souvent beaucoup plus glauques que les originales. Du coup, malheureusement, je n’ai pas été assez « surprise » par les fins qui étaient plus propres que ce que mon esprit malsain imaginait mais restaient dans la même veine. Tout de même, je me suis fait avoir parfois et ce sont les moments que j’ai préféré, notamment la nouvelle S.D.S.. Aussi, si vous n’avez pas mon cerveau tordu par des années de thrillers et d’études psychologiques de la cruauté humaine, vous serez certainement plus bernés que moi et profiterez mieux de ce recueil.
« Comme quoi, on croit seulement ce que l’on veut bien croire. Et quand on se rend compte, des années plus tard, que la réalité n’est pas à la hauteur de l’imaginaire, c’est peut-être beaucoup mieux. »
Côté écriture, malgré le format particulièrement difficile, la plume de Jessica Lefèvre est maîtrisée et nous fait directement plonger dans les différentes histoires et ambiances en quelques lignes. Certains moments d’écriture sont d’ailleurs signe d’une bonne qualité littéraire et j’aimerai, je pense, lire l’auteur dans un autre registre, plus long et plus approfondi car il y a, dans ces courtes lignes, la promesse de grandes possibilités. Cependant, le format de la mini-nouvelles empêche trop souvent de s’immerger complètement dans le récit, puisqu’il empêche la profondeur des personnages, la description, l’ancrage dans un espace et un temps donné. Du coup, je suis souvent resté en survol de l’histoire, et rarement complètement dedans. Le format est donc à la fois un grand point fort mais également un obstacle sur plusieurs aspects.
En bref, ce recueil est LE format idéal pour tous ceux et celles qui n’ont jamais le temps de se plonger dans une histoire longue. Les retournements de situations sont appréciables et l’écriture bonne. Je regrette de ne pas avoir été assez surprise personnellement mais cela reste une découverte intéressante.
« Oubliez tout ce que vous savez sur le genre de la nouvelle! Principalement écrit dans les transports en commun, Histoires de poche n’est pas un recueil de nouvelles classiques. Les 70 (et plus) histoires très très courtes qui composent cet ouvrage ont été conçues de façon à être lues dans n’importe quel endroit, du salon de beauté à l’arrêt de bus, et vous transporteront immédiatement au coeur de l’action. Lecteurs, ne vous laissez pas piéger par l’habileté de l’auteure à recourir aux retournements de situations en tous genres, vous risqueriez d’être surpris par le dénouement final!»
(Photo de couverture: ©Stephen Burnett)
Pour lire un extrait, cliquez ici.
Pour écouter un extrait:
Add new comment