Autre-Monde. Tome 4 : Entropia

Premier tome du second cycle de la saga Autre-Monde, et quatrième tome au total, Entropia est paru un an après Le Coeur de la terre, troisième tome clôturant le premier cycle, également chez Albin Michel. En 2014, la version poche est éditée chez J’ai lu. Fallait-il aller au-delà d’une trilogie en ouvrant un second cycle? C’est ce que nous allons essayer de voir avec ce 4ème livre…

Un tome en dessous des autres… Je me souviens qu’à la première lecture, j’avais été un peu déçue d’Entropia. Et sa re-lecture aujourd’hui n’a fait que confirmer ce sentiment. Mettons tout de suite les choses au clair: c’est un bon livre, mais il est loin d’exceller et déçoit après un tome 3 plus que trépidant et exaltant. Certes, retrouver tous ces personnages est fort agréable, mais ne pas être emballé par leur aventures est malheureux. 

« Ce n’était pas simple de survivre à cela. De se coucher chaque soir avec des visions de violence, de sang, le souvenir des cris. Quand on n’était encore qu’un enfant. »

Je trouve ce début de cycle légèrement « bancal ». Le début est un peu maladroit, l’ellipse de temps trop survolée à mon goût, et les personnalités des personnages principaux un peu flouées. J’aurai, par exemple, développer l’organisation d’Eden, approfondi les sentiments après la bataille difficile du tome 3, etc. Quant à leur nouvelle aventure, elle me semble survolée, presque bâclée, répétitive et assez mal amenée. Du coup, malgré l’allégorie intéressante qu’elle soulève (et que je tairais ici pour ne pas spoiler), je n’y adhère pas, n’y croit pas, et ça c’est un problème. J’adhère beaucoup plus à l’histoire de Maylis et Zélie, moins centrale mais plus palpitante.

« Tania émit un long sifflement admiratif:

- Dis donc, t’en as fait du chemin!

- J’ai surtout compris que l’essentiel n’était pas de trouver comment vivre tous les jours, mais de savoir tous les jours pourquoi on vit. »

Le bilan semble très négatif pour ce 4ème tome mais, soyez rassurés, c’est un bon livre, avec une écriture fort agréable et dont l’histoire témoigne de l’imagination débordante de Maxime Chattam. Il est plutôt à considérer comme un livre de transition avec l’histoire de la trilogie initiale et celle du second cycle qui s’installe seulement. Et même si il semble, selon moi, souligner un léger épuisement de l’auteur pour cet univers, je ne peux que vous encourager à le lire puisqu’il est inévitable pour lire la suite (qui vaut vraiment le coup).

En bref, Entropia est de loin, le moins bon tome d’une saga que j’aime énormément. C’est une transition, un peu maladroite, mais nécessaire à la suite. Et seul le tome 5, Oz, peut changer la réponse à la question "Une trilogie était-elle suffisante?" de Oui, à Non. 

« La guerre est finie. Entre Pans et Cyniks, condamnés à s’entendre, l’équilibre reste fragile. Au nord d’Eden, apparaissent un impénétrable brouillard et ses cohortes de monstres. La Grande Tempête qui a balayé l’Amérique reviendrait-elle détruire la nouvelle civilisation que les Pans tentent de créer ? L’Alliance des Trois pourra-t-elle s’opposer à la menace d’Entropia, royaume du chaos et de la mort ? Autre-Monde est loin d’avoir livré tous ses secrets… »