Star Wars: le réveil de la force

25 ans après Le Retour du Jedi (épisode 6 de Star Wars) de Georges Lucas et dix ans après le tout dernier film sorti de cette saga dorénavant sous la lignée Disney, J.J. Abrams a pris les manettes de la franchise à succès pour un septième épisode fort attendu par une masse de fans et de curieux.

[NB: Pour une fois, il est possible que quelques spoils transparaissent ici. J’ai estimé que si vous ne l'aviez pas encore vu, c’est que vous ne comptiez jamais le voir.]

Un joli film, du fan service, mais un fond en carton décevant comme pas permis. Je vous préviens, je ne serai pas tendre avec ce Réveil de la force. Et pourtant, si je reste objective, il a des atouts non négligeables. C’est un film aux bons effets visuels, dans la lignée des premiers opus. Les clins d’oeil fan service ont fait frétiller mon âme de vieille fan qui avait besoin de cette part de nostalgie. Les deux acteurs principaux (Daisy Ridley et John Boyega) sont très bons, leurs personnages très sympathiques et leur connexion semble extrêmement sincère ce qui fait beaucoup de bien à l’écran. Et ce petit BB-8 qui ronronne est à croquer. 

Mais il faut être honnête, à la fin de la séance, j’étais dans un état de déception et de colère tellement fort que je ne peux que surnommer le réalisateur Jar-Jar Abrams (pour les non-connaisseurs, c’est quasiment l’insulte suprême). Hormis l’assassinat pur et simple du plaisir nostalgique par la mort de mon héros, et en plus de façon ridicule et tellement prévisible (et puis zut, ils avaient pas le droit de faire ça, c’est tout), le film est bourré de défauts qui gâchent véritablement l’expérience du spectateur. 

• Le scénario est en carton! Et ce n'est pas un carton très solide. Tous les éléments recherchés par les personnages apparaissent « comme par magie » devant leur nez, alors que la galaxie de cet univers est tout de même fichtrement grande. Comment Rey peut-elle apprendre la force en dix secondes alors qu’il faut, à minima, même pour un homme comme Luke, un entraînement à son utilisation? Pourquoi R2-D2 a décidé de se bouger les fesses à la dernière seconde? C’est aberrant de bêtise de bout en bout et les twists sont prévisibles 10 minutes à l’avance.
• C’est un remake d’Un nouvel espoir… rien de plus. Alors oui, l’arme peut cette fois détruire plusieurs planètes et pas une seule, mais sinon c’est la même chose. Ils se sont pas foulé au scénario.
• L’hologramme géant du grand méchant est d’une laideur ultime qui semble être un mauvais croisement Voldemort/Gollum, qui sent le faux et n’a pas de grande saveur malgré le génie d’Andy Serkis derrière.
• Kylo Ren ne peut pas, génétiquement parlant, être le fils d’Han Solo et Leïa. Il est laid, il n’a aucun charisme, n’aurait jamais du enlever son masque qui le préservait du ridicule qu’il offre à l’écran et Adam Driver est très mauvais acteur dans ce rôle sans saveur de jeune puceau frustré qui parle à papy Vador durant ses séances de plaisir solo. 
• Il y a une très mauvaise gestion de l’émotion dans ce film, aucun autre ressenti qu’un plaisir écervelé ne peut en ressortir, malgré des twists scénaristiques qui auraient pu apporter des larmes ou de la tension. Tout est passé sous silence, parce que le réalisateur ne sait pas gérer ces moments-là. Mais ça, c'était prévisible. 
• etc…

Alors oui, c’est un film sympa, si on y regarde pas de trop près. C’est un divertissement mais sans saveur, sans grande qualité et avec un fan service, au départ apprécié, qui donne finalement l’impression qu’on nous brosse dans le sens du poil pour masquer les défauts (pour ne pas dire qu’on nous « prend pour des cons »). Malheureusement ça n’a pas suffit et les déceptions ont été grandes pour de nombreux spectateurs. Et, après un tel matraquage médiatique, ils ont été d’autant plus nombreux. Quel dommage…

En bref, Star Wars 7 est un film sympa complètement raté. Rien à ajouter. 

Bande-annonce:

« Dans une galaxie lointaine, très lointaine, un nouvel épisode de la saga "Star Wars", 30 ans après les événements du « Retour du Jedi ». »